Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Rayet, Olivier; Thomas, Albert
Milet et le Golfe Latmique: Tralles, Magnésie du Méandre, Priene, Milet, Didymes, Heraclee du Latmos ; fouilles et explorations archéologiques ... (Text, Band 1) — Paris, 1877

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.942#0087
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
82 PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV.

mais comme un des amis les plus en évidence du puissant du jour, Pompée.
Lorsque, dix ans plus tard, la guerre civile éclata, Pythodoros montra tant
de zèle pour la cause de son protecteur, qu'après Pharsale, César, assez
disposé pourtant à la clémence envers ceux de ses ennemis qui ne s'étaient
pas trop compromis, confisqua ses bien set les fit vendre sous la haste. Le
crédit du Trallien était si solide, que ce coup même ne le ruina pas; il put
trouver assez de ressources pour racheter ses domaines, et, lorsqu'il mou-
rut, il laissa une fortune entièrement rétablie. Bien plus, et quoique les
auteurs soient muets sur ce fait, les monnaies et les documents épigra-
phiques prouvent que ce provincial, ce Grseculus, eut l'honneur insigne de
s'allier par mariage à l'un des maîtres de la terre : ainsi que l'a démontré
M. Mommsen, il épousa Antonia, fille du triumvir M. Antoine et d'Antonia,
et fiancée précédemment à M. iEmilius Lepidus, le fils du triumvir (1).
Ce mariage dut avoir lieu vers 34 av. J.-C, au moment où Antoine, après
avoir, à Tarente, partagé le monde avec Octavien, rêvait de reconstituer
l'empire d'Alexandre et commençait la série de ses expéditions malheu-
reuses contre les Parthes. Si contraire qu'il fût aux idées romaines, si scan-
daleux qu'il ait dû paraître aux contemporains, le long" séjour d'Antoine en
Orient, les habitudes presque grecques qu'il y avait prises, les projets qu'il
caressait et les grands besoins d'argent qu'il avait pour les accomplir, le
rendent moins inexplicable.

De cette union naquit une fille, Pythodoris (2), qui, mariée à un roi de
fraîche date, fit souche de toute une dynastie. L'histoire de Pythodoris et
du parvenu qu'elle épousa jette un grand jour sur l'état de l'Asie à cette
époque; aussi me semble-t-il intéressant de s'y arrêter un moment. .

La plus grande ville de la moyenne vallée du Méandre, après Tralles,
était Laodicée du Lycos, enrichie par le commerce des laines. A l'époque où
Pythodoros reconstituait sa fortune à Tralles, le rhéteur Zenon avait à Lao-
dicée une influence souveraine (3). Lorsque, en 40 av. J.-C, Q. Labienus,

(1) L'histoire, fort difficile à démêler, des descendants de Pythodoros a fait l'objet de plu-
sieurs travaux remarquables : VonSallet, Beitràge zur Geschichte und Numismatik der Konige
des Bosporus, 1866 ; Waddington, Sur la chronologie des rois du Pont et du Bosphore, dans les
Mélanges de numismatique, deuxième série, p. 109; Mommsen, Eph. Epigr., I, 1872. Obs.
XIII : De Titulo reginx Pythodoridis Smyrnxo ; et Ibid., II, 1875, XII : Beges Thracix inde a
Caesare dictalore. Ces deux derniers mémoires me paraissent avoir établi d'une manière
certaine la généalogie de la famille des Zénonides.

(2) Strabon, XIV, !, 42 : ToOto'j 8' è«rt 9'jyâ-nr|p ri'jOoSwpi;, Vj vijv (ïas'./.s'jo'jia Iv tû IldvTfci, itepi
■fli etpY$xa[isv.

(3) Strabon, XII, vm, 16.
 
Annotationen