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Chaligne, ...: Étude sur l'armée romaine d'Afrique
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.13134#0088
Histoire et organisation de la Légion romaine
jusqu'à l'époque impériale^)
L'histoire de la Légion romaine, c'est toute l'his-
toire de Rome, depuis le jour, où, quelques conjurés
énergiques, arborant le blason de la Louve, tentèrent
de se faire la plus grande place au soleil, jusqu'à
celui, où, repue de plaisirs et de fêtes, la Ville Eter-
nelle fut la proie des barbares.
Au cours de ces douze siècles de l'histoire de
Rome, la légion, fille de la phalange macédonienne,
subit évidemment des transformations profondes.
Primitivement, le citoyen seul était .soldat. Car,
servir son pays n'était pas alors un devoir, c'était
un droit, une prérogative, un honneur ; et comme à
Rome c'était celui auquel un honneur était fait qui
payait, non seulement le soldat n'était pas rétribué,
mais encore il devait s'équiper et s'entretenir.
De même le cavalier fournissait son cheval ; et
voilà pourquoi, soit dit en passant, Rome n'eut pas
de-cavaliers, mais seulement quelques chevaliers;
or, comme à la guerre, il faut de la cavalerie, on se
la procura chez les peuples, qui, après avoir été
vaincus, étaient entrés dans l'orbe romaine.
La légion présentait alors cette particularité de
n'exister que temporairement, hommes et cadres, et
pour le temps strictement nécessaire à une expédi-
tion. Celle-ci terminée, chacun rentrait chez soi, le
soldat redevenait citoyen et votait dans sa tribu,
comme il combattait à son rang; de même l'officier
(1) Duruy, Hist. des Romains. — Mommsen et Marquardt, Manuel des an-
tiquités romaines.— Cagnat, L'Armée romaine d'Afrique.— Gaston Boissier,
Conférence faite à VEcole Militaire d'Infanterie, 1907.
jusqu'à l'époque impériale^)
L'histoire de la Légion romaine, c'est toute l'his-
toire de Rome, depuis le jour, où, quelques conjurés
énergiques, arborant le blason de la Louve, tentèrent
de se faire la plus grande place au soleil, jusqu'à
celui, où, repue de plaisirs et de fêtes, la Ville Eter-
nelle fut la proie des barbares.
Au cours de ces douze siècles de l'histoire de
Rome, la légion, fille de la phalange macédonienne,
subit évidemment des transformations profondes.
Primitivement, le citoyen seul était .soldat. Car,
servir son pays n'était pas alors un devoir, c'était
un droit, une prérogative, un honneur ; et comme à
Rome c'était celui auquel un honneur était fait qui
payait, non seulement le soldat n'était pas rétribué,
mais encore il devait s'équiper et s'entretenir.
De même le cavalier fournissait son cheval ; et
voilà pourquoi, soit dit en passant, Rome n'eut pas
de-cavaliers, mais seulement quelques chevaliers;
or, comme à la guerre, il faut de la cavalerie, on se
la procura chez les peuples, qui, après avoir été
vaincus, étaient entrés dans l'orbe romaine.
La légion présentait alors cette particularité de
n'exister que temporairement, hommes et cadres, et
pour le temps strictement nécessaire à une expédi-
tion. Celle-ci terminée, chacun rentrait chez soi, le
soldat redevenait citoyen et votait dans sa tribu,
comme il combattait à son rang; de même l'officier
(1) Duruy, Hist. des Romains. — Mommsen et Marquardt, Manuel des an-
tiquités romaines.— Cagnat, L'Armée romaine d'Afrique.— Gaston Boissier,
Conférence faite à VEcole Militaire d'Infanterie, 1907.