DOI article:
Chaligne, ...: Étude sur l'armée romaine d'Afrique
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.13134#0089
ne conservait pas le grade qu'il tenait du suffrage
de ses concitoyens, et, s'il voulait le réobtenir, pour
une expédition ultérieure, il devait, de nouveau, le
moment venu, poser sa candidature et courir les
chances de l'élection.
Mais ces procédés de la première époque durent
se modifier bientôt par la force des choses. Il vint
un temps, où, une expédition se prolongeant outre
mesure, le soldat ne put continuer à s'entretenir.
C'est ce qui arriva au siège de Veies qui dura dix
ans (405-395). Il fallut y pourvoir par l'octroi d'une
solde.
C'est à cette même période que la formation pha-
langique fit place aux manipules, ce qui rendait la
légion plus souple, et que les officiers cessèrent
d'être élus, mais nommés par les Consuls.
Ultérieurement, quand un plus grand nombre de
soldats fut nécessaire, notamment pour faire face aux
hordes germaniques, Marius enrôla des prolétaires
qui ne payaient pas le cens et même des esclaves(*).
La conséquence en fut que les citoyens aisés refu-
sèrent dorénavant de servir dans le rang ; et les
légions, devenues quasi-permanentes à cette époque
troublée, se recrutèrent parmi des gens qui en rirent
leur moyen d'existence.
De plus, Marius transforma l'organisation de la
légion en créant des centuries. Enfin, il lui donna
un drapeau : l'aigle aux ailes étendues, qui la menait
au combat et en qui s'incarnait son honneur, avec
les Dieux de la Patrie.
(1) Il y avait un précédent ; le fait s'était déjà produit pendant la deuxième
guerre punique, au moment de la bataille de Cannes, contre Hannibal le Bar-
cide.
de ses concitoyens, et, s'il voulait le réobtenir, pour
une expédition ultérieure, il devait, de nouveau, le
moment venu, poser sa candidature et courir les
chances de l'élection.
Mais ces procédés de la première époque durent
se modifier bientôt par la force des choses. Il vint
un temps, où, une expédition se prolongeant outre
mesure, le soldat ne put continuer à s'entretenir.
C'est ce qui arriva au siège de Veies qui dura dix
ans (405-395). Il fallut y pourvoir par l'octroi d'une
solde.
C'est à cette même période que la formation pha-
langique fit place aux manipules, ce qui rendait la
légion plus souple, et que les officiers cessèrent
d'être élus, mais nommés par les Consuls.
Ultérieurement, quand un plus grand nombre de
soldats fut nécessaire, notamment pour faire face aux
hordes germaniques, Marius enrôla des prolétaires
qui ne payaient pas le cens et même des esclaves(*).
La conséquence en fut que les citoyens aisés refu-
sèrent dorénavant de servir dans le rang ; et les
légions, devenues quasi-permanentes à cette époque
troublée, se recrutèrent parmi des gens qui en rirent
leur moyen d'existence.
De plus, Marius transforma l'organisation de la
légion en créant des centuries. Enfin, il lui donna
un drapeau : l'aigle aux ailes étendues, qui la menait
au combat et en qui s'incarnait son honneur, avec
les Dieux de la Patrie.
(1) Il y avait un précédent ; le fait s'était déjà produit pendant la deuxième
guerre punique, au moment de la bataille de Cannes, contre Hannibal le Bar-
cide.