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Revillout, Eugène [Hrsg.]
Chrestomathie démotique (Band 1) — Paris, 1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.30361#0107
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— XCIX —

D'après cette supputation des temps, nous voyons que c'est en l'année première
d'Épiphane qu'avait eu lieu la révolution, (rapa/y],) puisqu'Épipliane a régné en tout
24 ans. Cette mention à fort troublé les commentateurs. La plupart, voulant voir
dans cette 'révolution l'insurrection terminée par le siège de Lycopolis, supposèrent
que l'avocat avait un peu grossi les' chiffres pour les besoins de sa cause et qu'il
avait ainsi pris pour point de départ de son calcul le commencement même du
règne d'Epiphane, au lieu de l'année huitième ou septième, comme il l'aurait dû.
LETRONNE ' pensa, au contraire, qu'il s'agissait d'un trouble momentané qui avait eu
lieu dans, le pays au-dessus de Thèbes et avait nécessité la sortie des troupes de la
garnison, envoyées pour le réprimer. Mais nos contrats nous montrent que ces
deux hypothèses sont également erronées, et que, si les soldats grecs sont sortis de
Thèbes en l'année première, aa womgnZ Je revohJmH, c'était parcequ'ils étaient
chassés par cette révolution même, c'est-à-dire par les Egyptiens triomphants. Et ce
qui se ht à Thèbes, se ht aussi sur une large échelle dans nombre de villes égyp-
tiennes, puisque le papyrus 11 du British Muséum nous apprend que GHaucias, le
soldat épigone, père de Ptolémée, le reclus, fut ainsi chassé de sa garnison du nome
d'Héracléopolis, sous la révolution, Cette expulsion devint même pour sa
famille un mérite, comme on le voit dans la pétition adressée à Evergète II par
notre pieux personnage.
On comprend alors comment l'absence du père d'Hermias, au lieu de durer
seulement le temps d'une courte campagne, comme semble l'exiger l'hypothèse de
M. LETRONNE, se serait prolongée, ainsi que celle de Glaucias, durant de longues
années et serait devenue déhnitive. On comprend aussi comment cette sortie des
milices grecques, que tout le monde connaissait alors, était, par elle-même,
une date hxe, qu'on n'avait pas besoin de préciser, tandis qu'un simple mouve-
ment de troupes n'aurait rien représenté au souvenir de personne et n'aurait rien
expliqué.
Les soldats grecs sortirent donc de Thèbes la première année d'Épiphane, et ils
sortirent pour ne plus rentrer de longtemps dans cette capitale. Ils se dirigèrent vers
la Haute-Égypte, soit que le roi y eût encore des partisans, soit plutôt qu'on les eût
contraints à prendre cette route, ahn qu'ils ne pussent grossir les forces du gouver-
nement. Sans doute aussitôt après la mort de Philopator, tandisque les Alexandrins
massacraient, comme nous l'avons dit, les anciens favoris du tyran, les Thëbains,
soulevés, s'étaient portés en foule vers les casernes, avaient désarmé les Grecs et les
avaient forcés d'aller prendre leur cantonnement dans quelque district éloigné. Puis
la révolution s'organisa. Un nouveau roi, Égyptien de race, fut'proclamë, et, tandisque
les ministres d'Épiphane occupaient toutes leurs troupes à lutter contre ceux qui
venaient attaquer l'Égypte par terre et par mer, connue dit Rosette -, c'est-à-dire
contre Antiochus, qui, selon Justin 3, profita de la mort de Ptolémée Philopator pour
1. tome 1, page 286.
2. Lignes 20 et 21 du grec.
3. .FWemaeo .PMZqpaZore reye ^teyyptq coMZempZâyMe parvaH ey'as yiHi aeZaZe, yai M! apem reywi
reZicZas, praecZa eZZam tZomeaMcZs e?*a7, 4?yZMc7:M3, )*eæ <Sy!':ae, accapare 4eyypZMm aZaZ^ZZ, etc.
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