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Revue égyptologique — 9.1900

DOI issue:
Nr. 1-4
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Revillout, Eugène: Hérodote et les oracles égyptiens: leçon d'ouverture du 5 décembre 1898
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https://doi.org/10.11588/diglit.11060#0020
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12

Eugène Revillout.

lui? Il est vrai que le compte-rendu nous apprend que les étoffes volées avaient été retrou-
vées dans la main du voleur, et que, par conséquent, il n'y avait plus pour le trésor aucun
préjudice. Il n'en était pas moins difficile de laisser à Pamen le double rôle de juge et de
partie. Au moment de l'arrêt il fut donc remplacé brusquement par un personnage qui est
ainsi introduit i1

« Penur, l'officier du palais Hirtep du roi Kauseiy.au-setep-en-ra (c'est-à-dire de Setne-/t,
»père adoptif et prédécesseur du roi Eamsès III) dit :
«Faites recommencer!»

«On fit frapper durement le coupable, sans que le dieu intervint. On lui fit faire ser-
ment par le roi à savoir : «Si je retourne ma bouche encore (si je mens), tu me feras
» remettre dans la prison en présence des gardiens et des bourreaux qui en dépendent. »

Cette formule de serment est très analogue à celles que nous avons déjà rencontrées
dans les autres procès criminels jugés par la cour du dja sous les Eamessides. L'accusé se
soumettait lui-même souvent en cas de mensonge soit à la mutilation, soit aux travaux forcés
en Ethiopie. Ici, il lui suffit de dire qu'il retournera dans la prison pour y être livré de
nouveau à ses bourreaux; car les supplices continus de la geôle lui semblent mille fois pires
que la mort. Il veut en finir et il promet de ne plus revenir jamais sur ses déclarations
qui le condamnent.

Le juge l'écouta et l'exauça. Il reçut son aveu judiciaire directement, sans plus faire
intervenir l'oracle. Le procès-verbal insiste là-dessus. C'est au point de vue civil uniquement
qu'il rendit son arrêt. Le voici :2

(Le juge dit :) «Faites-le tirer (écarteler) devant le dieu! Ces choses sont en sa main.»

Le dernier supplice était encore une miséricorde.

Ce n'était pas tout.

Le malheureux Emtotamen était puni. Mais était-il bien le seul coupable? L'officier
du palais du roi Setnc/t (peut-être encore vivant en l'an 3 du comput de Ramsès III, mais
ayant pris sa retraite, comme la plupart des fondateurs des dynasties égyptiennes, pour mieux
assurer sa place à son fils), l'officier du roi Setne/.t, dis-je, semble avoir été chargé au der-
nier moment d'une mission spéciale et fort délicate par l'autorité supérieure, alors un peu
défiante.
 
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