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Rocznik Historii Sztuki — 1.1956

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I. Ze studiów nad sztuką polskiego Odrodzenia
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Dobrowolski, Tadeusz: Uwagi o nagrobku władysława jagiełły w katerdrze wawelskiej: uwagi wstępne
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https://doi.org/10.11588/diglit.12452#0101
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TADEUSZ DOBRÔWOLSKI

au point de vue d'idéologie, se trouve limité par diverses influences de l'entourage polonais différencié sous
le rapport de classe.

Comme conclusion, l'auteur qui se base sur des recherches analytiques, propose la suivante reconstruction
de l'histoire du sarcophage royal et du cénotaphe. Immédiatement après sa mort en 1434 Jagiełło fut enterré
probablement dans un sépulcre souterrain fait en pierre, comme le mentionne Długosz. Vers 1440 on a commencé
la construction du monument grâce à l'initiative de la reine douairière Sophie Holszańska, d'ailleurs connue par
d'autres fondations en faveur de la Cathédrale de Cracovie. La participation à cette fondation de Ladislas le
Varnénien, fils adolescent du feu roi, pouvait aussi avoir lieu. Vu les événements politiques se rapportant à la
question polono-lithuanienne on a doublé sur le monument les armes de Pologne et de Lithuanie afin de souli-
gner l'égalité politique des deux pays. Le monument pouvait être effectué probablement avec des aides locaux, par
un de ces nombreux „tombiers" qui cherchaient un gain dans de différents pays d'Europe.

C'est précisément après 1439, c'est à dire après la mort de Claes de Werwe, successeur de Sluter, que
l'ensemble de constructeurs qui était depuis longtemps actif à Dijon se dissipa, ce qui força les taUleurs de pierres
qui en étaient membres, de chercher du pain ailleurs. Il se peut donc que le maître cracovien était juste-
ment un ancien membre de cet ensemble. En tout cas, il connaissait certaines découvertes italiennes, déjà con-
nues à Sluter et à la sculpture bourguignonne. Son art en Pologne a dû passer par de fortes transformations sou-
Pinfluence de la culture du pays, ce qui peut aussi expliquer les particularités du sarcophage et le manque de plus
amples analogies à l'étranger. Evidemment, que tout ceci n'est qu'une hypothèse, ce qu'il faut bien souligners

Une conviction commença à se former dans la science polonaise que le monument de Jagiełło était la pre.
ruière manifestation de la renaissance italienne en Pologne. Ceci nous paraît peu probable. Si le monument
a quelque valeur de ce genre, la question exige une autre explication, car le sarcophage se trouve bien solide-
ment placé dans l'art de l'Europe Septentrionale du XVe siècle. Il est, en effet, de renaissance dans le sens
dans lequel tous les arts plastiques et la peinture septentrionale sont de renaissance, de renaissance à sa propre
manière. Car on peut se ranger à l'avis de ces savants qui comme Courojad voulaient reconnaître que l'art du XVe
siècle, commencé par Claes Sluter et les frères van Eyck fut un art de renaissance. La „renaissance" de l'Europe
du Nord qui prenait intérêt humaniste à l'homme, à sa vie sociale et individuelle ainsi qu'à tout le monde réel
de la même manière que l'Italie, différait de la renaissance italienne avant tout par ses moyens d'expression.
Cette renaissance n'avait pas de modèles antiques disponibles, comme c'était le cas en Italie, et continuait à se
servir de formes gothiques; elle a aussi produit, principalement grâce à la classe bourgeoise, un style spécial,
réaliste, souvent sévère et grossier, plein de motifs populaires, mais toujours tourné vers l'homme. Ce nouveau
style fut adopté aux Pays-Bas vers 1420, en Allemagne vers 1430-1440, en Pologne vers 1450. Les sujets onto-
logiques de l'art septentrional du XVe siècle paraissent liés avec la renaissance, ou plutôt avec l'humanisme,
tandis que ses formes extérieures, quoique différant de celles du style idéaliste mou, semblent avoir souvent
beaucoup de commun avec le style gothique. Comme la sculpture et la peinture appartiennent aux arts qui ne
sont perceptibles que visuellement, il existe dans la science de compréhensibles tendances négatives qui s'op-
posent à reconnaître comme oeuvres de renaissance des telles oeuvres qui sont exprimées par des formes gothiques.
Il s'ensuit aussi une certaine difficulté terminologique, car la détermination de l'art de l'Europe septentrio-
nale du XVe siècle par la même expression par laquelle on définit la renaissance italienne, mène à un malen-
tendu. Néanmoins il faudra décider si c'est le sujet ontologique ou bien la forme qui détermine le style. Le sarco-
phage de Ladislas Jagiełło est un bon exemple de ces divergences qui boulversaient le génie-créateur du XVe siè-
cle et dont le sujet était souvent humanitaire et la forme gothique. De pareilles contradictions surgissent aussi
dans les oeuvres cracoviennes de Wit Stosz et en général dans tout notre art de la seconde moitié du XVe et
au début du XVIe siècle.
 
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