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Rocznik Historii Sztuki — 11.1976

DOI Heft:
I: Problemy polskiego baroku
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Tomkiewicz, Władysław: Czynniki kształtuające sztukę polską XVII wieku
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https://doi.org/10.11588/diglit.14267#0061
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WŁADYSŁAW TOMKIEWICZ

La Contre-Réforme, tout comme dans les autres pays catholiques, favorisait en Pologne le développement de l'art religieux
figuratif, surtout de la peinture, traitée comme instrument de propagande religieuse. D'accord avec les recommendations du Con-
cile de Trente, les sujets hagiographiques dans l'art connurent alors un essor considérable, et dans ce domaine une place de choix
appartenait aux représentations des scènes de la vie des saints polonais. Ceci était parfaitement logique: pour ceux à qui cet art
était destiné c'étaient là des sujets familiers, proches, flattant l'orgueil national. Ainsi, sur de point, les intérêts de l'Eglise allaient
d'accord avec l'idéologie sarmate.

L'exécution des oeuvres de l'art religieux était avant tout du domaine des corporations artistiques, lesquelles, depuis un cer-
tain temps, traversaient une crise profondu due à la propagation de la Réforme au XVIe siècle. Les peintres et les sculpteurs de cor-
poration ignoraient en général les courants artistiques nouveaux, donc dans leurs ouvrages persiste un conservatisme de forme
très accentué. Ce retardement n'a été supéré que grâce à l'afflux de différents livres et albums de dessins lesquels, produits aux
Pays-Bas, inondaient à l'époque les marchés européens. Nos artistes corporatifs en profitaient largement, faisant ainsi connaissance
des courants nouveaux, mais, en règle générale, ne les copiaient jamais à la lettre, et ne les considéraient que comme invention
nouvelle à transposer. Un autre facteur qui contribua à briser l'impasse où s'est trouvé l'art de corporation en Pologne est dû
à l'activité des artistes étrangers travailant pour le compte du roi et des magnats éclairés.

Les deux premiers rois polonais de la dynastie Vasa étaient des mécènes passionnés: ils collectionnaient des tableaux, faisaient
venir des artistes de l'étranger. Sigismond III notamment avait invité à sa cour le peintre vénitien Dolabella dont l'oeuvre avait
fortement influencé la peinture polonaise de l'époque. Ladislas IV, fils de Sigismond, entretenait des contacts suivis avec Rubens
et son milieu, ce qui a frayé la voie aux influences flamandes. Et c'est encore Ladislas IV qui a contribué à répandre en Pologne
les canons de la sculpture baroque romaine.

L'exemple du roi était suivi par les magnats, les évêques et par certaines abbayes qui entretenaient des artistes travaillant pour
leur compte. Disons à titre d'exemple que les cisterciens de Pomeranie ont pratiquement monopolisé l'oeuvre du peintre silésien
Han, dont les tableaux aux contenus s'accordant strictement aux prescriptions de la Contre-Réforme, sont maintenus dans le style
du maniérisme tardif. Un mécénat municipal s'est développé à Gdańsk, ville prospère qui entretenait des contacts commerciaux
avec les Pays-Bas, surtout avec la Hollande, ce qui a trouvé son reflet dans la peinture de Gdańsk où les suggestions des maîtres
hollandais sont faciles à discerner.

Au court du troisième quart du XVIIe siècle, la Pologne a vécu plusieurs guerres extrêmement ravageuses, entre autres avec
les Suédois et leurs alliés, ce qui a entraîné la ruine économique du pays. De ces guerres, la noblesse moyenne et la bourgeoisie
sont sorties très appauvries, tandis que l'Eglise et les magnats ont maintenu leur position. Ce sont ces deux classes qui vont désor-
mais jouer un rôle décisif dans la reconstruction de la culture artistique.

L'art en Pologne a été, depuis lors, nettement subordonné aux influences du baroque romain, tardif et mûr. Presque toutes
les branches de l'art en portent l'empreinte, à l'exception de certains genres de l'artisanat artistique, tels que confection de tapis,
de tissus, d'armes etc., qui portent, au contraire, un cachet oriental, dû pas tant à l'idéologie sarmate qu'aux contacts incessants,
sur le champ de bataille, avec la Turquie.

Dans le dernier quart du siècle, un courant artistique étroit mais profond s'est signalé, dit Art du Sarmatisme Eclairé, qui
s'est développé sous les auspices du roi Jean III Sobieski et de quelques magnats parmi les plus cultivés. C'était un art s'inspirant
non pas de Rome, mais du classicisme baroque français, du règne de Louis XIV. Le mot d'ordre en était: contenu antique revêtu
de forme classique. C'est ce courant-là qui a apporté en Pologne des fruits exceptionnels, surtout en ce qui concerne la sculpture
de façades et d'intérieurs de palais, et son plus bel exemple est fourni par la résidence royale de Wilanów. Les mécènes éclairés
de l'époque ont su attirer vers eux des artistes très éminents, aussi bien polonais qu'étrangers. C'est alors que Varsovie, capitale
politique depuis un siècle, est devenue le haut lieu de la culture et des arts où les mécènes les plus intelligents et les artistes les plus
doués se donnaient rendez-vous.

Traduit par Hanna Szymańska
 
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