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GALERIA ALEKSANDRA KOKULARA I KILKA INNYCH KOLEKCJI ARTYSTYCZNYCH

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LA GALERIE D'ALEXANDRE KOKULAR ET QUELQUES AUTRES COLLECTIONS
ARTISTIQUES POLONAISES DES PEINTRES DE LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XIXÈ SIÈCLE

Résumé

L'auteur du présent article a entrepris l'analyse du problème de la collection artistique des peintres polonais de la première
moitié du XlXè siècle, rarement présenté en littérature historique. Il a avant tout concentré sa réflexion sur la collection de tableaux
d'Alexandre Kokular, une des plus abondantes qui ait été rassemblée par les représentants de ce milieu. Il a également essayé de
faire des esquisses du caractère et du degré d'activité des créateurs dans ce domaine.

Alexandre Kokular (1793-1844) faisait partie des plus grands représentants du classicisme de la première moitié du XlXè
siècle. D'une manière assez universelle, il s'est inscrit dans l'histoire de Varsovie - il était professeur de peinture et organisateur
d'exposition, portraitiste, restaurateur d'œuvres d'art et marchand, et même professeur de langues étrangères. Elève de Zygmunt
Vogel à Varsovie et de Johann Baptist Lampi le vieux à Vienne, il a également étudié à Rome. Après la chute de l'insurrection de
novembre et la liquidation par le pouvoir polonais des écoles d'art, il a, pour les élèves, ouvert son propre atelier où ont été formés
entre autres Alexander Lesser et Cyprian Kamil Norwid, puis a été un des organisateurs et professeurs des Ecoles des Beaux-Arts.
Il a également travaillé pour le comte Aleksander Potocki de Wilanów en tant qu'exécutant des commandes de peintures (il était
l'auteur du portrait du comte), à la conservation des tableaux, et en tant que connaisseur et conseiller artistique à l'aménagement
de la galerie du palais et du « cabinet des curiosités ».

Dans Varsovie du dix-neuvième siècle, sa galerie de peinture a acquis une assez grande renommée, sans doute accumulée au
cours des années 20 et 30 du XlXè siècle, rendue publique par l'exposition privée organisée dans la maison de l'artiste en 1836.
Les quatre tableaux de la collection du Musée National de Varsovie - représentant l'intérieur du salon d'Alexandre Kokular ainsi
que son atelier (Kokular était lui-même l'auteur de deux d'entre eux, les deux autres étaient nés du pinceau de ses élèves) en sont
une preuve exceptionnelle. Cependant, vers la moitié du siècle, cette collection a été dispersée et est actuellement connue uniquement
grâce à deux inventaires notariaux manuscrits (1842, 1844).

Ces collections comptaient de nombreux tableaux attribués à des créateurs européens modernes, principalement italiens et
néerlandais, mais aussi allemands, français et polonais. Parmi eux, le plus grand nombre représentait les paysages (y compris les
marines, l'architecture intérieure, l'animalerie et les batailles), un peu moins les scènes religieuses, mythologiques et celles puisées
dans l'histoire antique, ensuite seulement quelques portraits, par contre davantage de scènes de genre et de natures mortes. Il est
aujourd'hui impossible d'estimer leur niveau artistique et la véracité de leur attribution. On peut reconnaître quelques tableaux, dont
Port de nuit de van Goyen, conservé au Musée National de Varsovie, dans les compositions ci-dessus mentionnées de Kokular lui-
même.

Les inventaires permettent de suivre la trace du développement numérique de la collection. En 1842, elle comptait 299 objets,
et 381 en 1846. Cela peut témoigner du niveau commercial de l'activité de ses créateurs, dont faisait part la presse du dix-neuvième
siècle. Après la mort de Kokular, la collection a été vendue par ses héritiers et éparpillée. Seuls quelques objets se sont retrouvés
à la collection du Musée National de Varsovie, tel que le Port précédemment cité de Jan van Goyen, le Paysage au porteur d'eau
attribué à Alessandro Magnasco, et peut-être aussi La Mise au tombeau associé au pinceau de Balthasar Beschey.

La collection de Kokular' n'était pas un phénomène isolé parmi les peintres polonais de la première moitié du XlXè siècle,
bien que l'on ne puisse aujourd'hui reproduire leur activité dans ce domaine qu'à des degrés minimes. A la plus ancienne génération
de collectionneurs-artistes appartenaient Jean-Pierre Norblin de la Gourdaine (1745-1830) et Alexander Orłowski (1777-1832),
qui ont cependant quitté Varsovie au début du siècle - Orłowski, partant pour la Russie en 1802, et Norblin pour Paris en 1804.
Ont encore été recueillis peinture, dessin et estampes de quelques autres créateurs, actifs au tournant du siècle : le graveur Johann
Ligber (décédé avant 1814), le miniaturiste Joseph Kosiński ( 1753-1821 ), le graveur Jan Regulski ( 1760-1807), célèbre en tant que
connaisseur en art, le portraitiste Jean Christian Gladysch, réputé comme expert dans le domaine de la peinture ancienne, (1762-
1830), et peut-être aussi Franciszek Padarewski (Padareski, Paderowski), élève et collaborateur de Bacciarelli et curateur d'environ
200 tableaux de la galerie royale réunis dans le « malarnia »2 du Château (atelier en bas)^. L'activité des plus grands représentants
de la peinture polonaise de cette époque et de Marcello Bacciarelli (1731-1818), ancien collaborateur de la galerie royale de
Stanisław Auguste Poniatowski, son curateur et responsable de l'inventaire, était non négligeable. Il est vrai que l'on sait peu sur
ses propres collections, mais dans le local du château « malarnia », qu'il a occupé jusqu'à la fin de sa vie, se trouvait un ensemble
assez grand de toiles de la collection royale.

Il semble qu'un développement plus riche du phénomène de collection parmi les artistes de Varsovie a lieu dans les années
20 du XlXè siècle et après l'insurrection de novembre, ce qui devait être lié avec l'augmentation de leur statut social, et aussi très
souvent financier. Les collections de tableaux, d'estampes et de dessins des peintres Anton Blank, Franciszek et Amalie Pfanhauser,
Jan Feliks Piwarski et Bonaventura Dąbrowski faisaient partie de ces plus importants ensembles d'œuvres de ce temps. Elles se sont
toutes désagrégées vers la moitié du siècle, la plus grande partie étant vendue aux enchères après la mort des propriétaires.

Les collections de Blank (1785-1844), connues par l'inventaire posthume de ses biens, comptaient un grand nombre de
dessins, principalement des œuvres attribuées à des maîtres du XVIIè siècle du Nord et d'Italie. Franciszek Pfanhauser (1796-1865)
est parvenu à réunir une galerie de peintures véritablement plus grande, une partie considérable devait pour ainsi dire provenir

Comprendre : le fait de collectionner.

2 Atelier servant à peindre et à exposer.

3 En français dans le texte.
 
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