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Rocznik Historii Sztuki — 35.2010

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Wiatrzyk, Agnieszka: Les strates d'un palimpseste - entre Leon Battista Alberti et l'architecture venitienne de la première renaissance
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https://doi.org/10.11588/diglit.14577#0060
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AGNIESZKA WIATRZYK

dans l'église de' Miracoli semble être sa première réalisation architecturale)7- naquit vers 1434 à Carona et
mourut à Venise en 151573. Au cours de sa carrière, il effectua de nombreux voyages. A Ravenne, il réalisa
probablement le tombeau de Dante, commandé par Bernardo Bembo en 148374. Dans les années 1470,
il visita certainement Rimini. En 1509, il fut invité par le duc Francesco II Gonzague pour décorer la cha-
pelle de la Madonnę au Duomo de Mantoue. Il séjourna aussi à Florence, bien qu'il soit impossible d'en
trouver une confirmation dans les documents d'archives. Son rôle très particulier pour les débuts de la Renais-
sance à Venise est aussi documenté par certains autres édifices, comme la Scuola Grande di San Giovanni
Evangelista et la Scuola Grande di San Marco (terminée par Mauro Codussi).

Le plan de l'église dei Miracoli est composé d'une nef simple et d'un presbytère contenant une pseudo-
crypte remplissant aussi la fonction de sacristie75. Sa façade se divise en cinq travées dont celle du milieu
est plus grande que les autres, ce qui permet de souligner l'axe central par la division symétrique de l'arti-
culation (fig. 1). La conception du presbytère suit le modèle de la Basilique Saint-Marc : dans son renfer-
mement par deux espaces absidales, couvertes par un dôme avec calotte double auquel s'ajoute un tambour
percé par sept fenêtres, couronné par un deuxième dôme plus petit. Le seul élément asymétrique brisant
l'unité du plan est le campanile sur plan octogonal, ajouté au coin du mur du presbytère et de la nef simple.

La structure du volume se complique dans le presbytère, où l'architecte bien souligna la construction
de la coupole. Pour ce qui concerne la masse intermédiaire, la transition du plan carré au plan circulaire de
la coupole est mise en valeur. Elle est fortement articulée par trois tympans semi-circulaires analogues à ceux
de la façade qui l'entourent de chaque côté dans un demi-cube du volume, par de petites facettes aux angles
de la construction, encadrées en marbre istrien sur le fond en marbre cipollino, sur lesquelles se superposent
des petits cercles en marbre parian. La corniche de cette partie, décorée en cipollino, surbaisse le dôme de
la coupole.

Cependant, vu l'unité de l'organisme, l'ajout d'un campanile hexagonal étonne. Ses éléments décoratifs
se limitent à un encadrement en marbre gris et blanc, un entablement avec frise qui couronne le rez-de-chaus-
sée et un entablement sans frise aux premier et deuxième étages. L'articulation de l'étage supérieur consiste
en arcades, couronnées par un petit dôme hémisphérique. Les chercheurs attirent l'attention sur l'inconsé-
quence architecturale dans la réalisation de la « liaison » entre le presbytère et l'organisation de l'extérieur
de la nef, qui aurait été un signe de l'incompétence de Lombardo76. Or, cette « interruption » trouve des
analogies du côté du presbytère, où les murs de la nef se croisent avec ceux du presbytère. Une autre « inter-
ruption » est perceptible dans l'emploi des pilastres aux angles du bâtiment. En somme, le revêtement de
marbre couvre l'articulation architecturale, de façon que seulement des fragments soient visibles.

72 Ralph Liebcrman suggère que Mauro Codussi put être l'auteur du dessin du modello original, et que Pietro Lombaro ne
fut que le responsable de sa réalisation, du fait que Codussi utilisait les sources toscanes avec beaucoup plus de liberté que les autres
architectes vénitiens. Néanmoins, les documents d'archives ne confirment pas cette supposition et l'incrustation vivement colorée
de plusieurs sortes de marbre qui organise l'articulation de l'élévation extérieure de l'édifice semble plus caractéristique de l'atelier
de Lombardo. Howard, The Architectural History of Venice..., p. 132.

73 Vers 1467 il réalisa le tombeau d'Antonio Roselli, à la basilique II Santo à Padoue. Dans les années 1460, il s'établit
à Venise, où il fut engagé dans la réalisation des trois tombeaux des doges : Pasquale Malipiero (avant 1470), Pietro Mocenigo (vers
1476) et Niccolô Marcello (après 1480), tous dans l'église San Giovanni e Paolo. Dans la même église se trouve aussi une de ses
premières œuvres vénitiennes, la lastra tombale d'Alvise Diedo (vers 1466). La basilique Santa Maria dei Frari abrite sa cloison de
marbre (1475), et le monument commémoratif de Benedetto Brugnolo (vers 1505). Une de ses dernières œuvres fut la décoration
de la chapelle commémorative de la famille Badoer-Giustinian de San Girolamo, construite à la fin du XVe siècle pour l'église San
Francesco delia Vigna. Il est cité aussi comme auteur de la décoration du chœur de l'église de San Giobbe et du portail de la cour
intérieure de la Scuola Grande di San Giovanni Evangelista. G. Mariacher, Pietro Lombardo a Venezia, „Arte Veneta", 9, 1955,
p. 36 53 ; E. В and e 11 о ni, Pietro Lombardo architetto nella critica d'arte. „Bolletino dei Museo civico di Padova", 51,1962,
vol. 2, p. 25-56 ; C. Semenzato, Pietro e Tullio Lombardo architetti, „Bollettino dei CISA", 6, 1964, vol. 2, p. 262-270 ;
R. M u n m a n, Venetian Renaissance Tomb Monuments, Harvard University Press, Harvard 1968, p. 38 ; A. M ar к h a m S с hu 1 tz,
La scultura, [in :] Storia di Venezia. Terni : Parte. Il Quattrocento, Instituto délia Enciclopedia Italiana, Rome 1994, p. 545, 558-566,
605 ; M. С e r i a n a, Profilo délia scultura a Venezia tra il 1450 e il 1500, [in :] Da Bellini a Veronese. Terni di arte veneta, Instituto
Veneto di Scienze, Lettere ed Arti, Venise 2004, p. 23 -30, et 36-60 ; A. G u erra, M.M. M о rr e s i et R. S с h о fi e 1 d, I Lombardo :
architettura e scultura a Venezia tra '400 e '500, Marsilio, Venezia 2006.

74 D. P i n с u s, La tomba di Dante a Ravenna : le epigraji e la loro storia, [in :] G u e r r a, M о r r e s i et S с h о fi e 1 d,
op. cit., p. 121-137.

75 С e r i a n a, L'Architettura e la scultura..., p. 51.

76 Lieberman, The Church of Santa Maria dei Miracoli..., p. 168-186.
 
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