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Muzeum Narodowe <Breslau> [Hrsg.]; Muzeum Śla̜skie <Breslau> [Hrsg.]
Roczniki Sztuki Śląskiej — 3.1965

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Rozprawy
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Fedorowicz, Anna: Obraz madonny w komnacie: z zagadnień malarstwa Śląskiego II Połowy XV wieku
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https://doi.org/10.11588/diglit.13792#0108
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ANNA FEDOROWICZ

cree dans le milieu du Maitre de 1'autel de Sainte
Barbe, quoique les rapports stylistiąues y soient
plutót vagues. Toutefois, la ressemblance des figures
des anges dans les deux tableaux est incontestable.
De meme, il y a une analogie frappante dans la
faęon dont on a colore les parties blanches du vete-
ment, ainsi que dans le dessin des dalles. Sans doute,
les auteurs des deux oeuvres restaient sous une forte
influence de la peinture neerlandaise mais les dif-
ferences entre ces deux tableaux sont trop nombreu-
ses pour qu'on puisse attribuer une grandę impor-
tance a ces elements de ressemblance. Le createur
de l'autel de Ste Barbe etait encore attache a la tra-
dition medievale, conformement a laquelle il donna
les fonds dores et argentes et il resolut d'une faęon
conventionnelle la perspective de 1'espace, tout et
amoncelant les elements du paysage et les figures
humaines. Les tableaux d'autel, sauf deux panneaux
exterieurs, perdus aujourd'hui, qui representaient le
Christ et Marie, sont tfaites d'une faęon tres lineaire
et maintenus dans une lumiere egale et diffuse.

Le tableau de Madone dans la chambre possede
plusieurs elements absents non seulement dans 1'autel
de Ste Barbe mais dans toute la peintue silesienne
contemporaine. L'auteur du tableau traite d'une
faęon differente et novatrice les problemes de la lu-
miere, de la perspective et du coloris. Autant les
lineaments dominent dans les tableaux de l'autel,
autant la Madone se caracterise par le ciair-obscur
d'un modelage pictural.

Nous trouvons ces traits, ainsi que le refus du
fond dore et des couleurs propres locales, dans les
panneaux exterieurs de l'autel de Sainte Barbe et
dans deux petits vera-icones de 1'eglise Ste Barbe
a Wrocław et de l'eglise St Pierre et Paul a Legnica.
Dans tous les quatre ouvrages mentionnes, nous de-
couvrons 1'aspiration, si caracteristique pour notre
artiste, a rendre les effets plastiques plutót a 1'aide
de la couleur qu'a l'aide de la ligne. Etant donnę que
les liens, d'ailleurs incontestables, de ces tableaux
avec l'autel de Ste Barbe sont trop faibles pour les
attribuer au Maitre-meme, il semble que c'est un
de ses collaborateurs qui en etait le createur. II re-
produisit fidelement quelques traits de 1'atelier,
comme p. ex. les figures identiques des anges, mais
il composa les elements principaux des tableaux se-
lon son propre projet, conformement a sa vision
creatrice et a ses connaissances.

II faudrait encore resoudre la question de la pe-
netration des influences de la peinture neerlandaise
en Silesie. Comment se sont-elles refletees dans le
tableau etudie? Cest le createur de 1'autel de Ste
Barbe qui, a cette epoque, exprimait les nouveaux
courants de la peinture en Silesie. Selon les recher-
ches poursuivies a ce sujet, cet artiste aurait se-
journe a Nuremberg ou il aurait eu des contacts
avec la peinture neerlandaise et d'ou peut-etre, il
aurait fait venir aussi un peintre qui executa les

quatre tableaux cites. Les savants soulignent unani-
mement les influences neerlandaises distinctes mais
ils disent que la Silesie le devait aux contacts avec
Nuremberg. Ces hypotheses paraissent justes par rap-
port a 1'autel de Ste Barbe. Toutefois, quant au ta-
bleau de Madone dans la chambre, apres 1'analyse
stylistique et apres la comparaison avec les ouvrages
nurembergeois de cette epoque — et avant tout avec
le tableau attribue a H. Pleydenwurff „Les Epousail-
les de Ste Catherine", cite souvent par les historiens
d'art comme prototype du tableau wrocławien — il
semble que, bien que la source de 1'inspiration fut
la meme dans les deux cas, les deux artistes y pui-
saient independamment et traitaient leurs ouvrages
d'une faęon individuelle. il semble que 1'auteur de
la Madone avait un contact direct avec la peinture
des maitres neerlandais de la haute periode, comme
Jean van Eyck et le Maitre de Flemalle, tandis que
les „Epousailles de Ste Catherine" portent les traces
de 1'influence de la peinture de Roger van der Way-
den. Dans le tableau de Madone, nous retrouvons la
meme predilection pour le detail de paysage et d'in-
terieur intime que chez les maitres hollandais, les
memes solutions de perspective et le schemat de
composition du paysage, son coloris, la surabondance
des motifs, la figurę solennelle et hieratique de Ma-
done, enfin le meme modelage mou de toute la pein-
ture. Tenant compte des nombreuses peregrinations
des artistes au Moyen-age, il est possible que l'auteur
du tableau en question ait visite le Pays-Bas et qu'il
y ait rencontre les ouvrages des maitres mentionnes,
ou bien, au contraire, que Pun de moindres artistes
neerlandais soit arrive en Franconie ou il put faire
la connaissance du maitre wrocławien de 1'autel de
Ste Barbe et rester dans son atelier. Notre artiste ap-
partenait a l'atelier du Maitre wrocławien et colla-
borait sans doute a la creation des tableaux d'autel
acheves en 1447. Ce sont les panneaux exterieurs,
avec les figures du Christ et de Marie, qui le confir-
ment. Sauf les quatre tableaux mentionnes, que l'on
pourrait lui attribuer, nous ne rencontrons pas de
traces de son activite en Silesie. Cependant, il est
difficile d'imaginer qu'un peintre dont 1'independence
et 1'originalite firent distinguer le tableau de Madone
de la peinture silesienne contemporaine, et meme de
1'autel de Ste Barbe, n'ait pas laisse plusieurs ouvra-
ges. Cette originale et nouvelle creation n'avait pas
de repercussions parmi les artistes silesiens contem-
porains et posterieurs. Tenant compte de ce fait, on
peut conclure que le sejour de 1'artiste en Silesie ne
durait pas longtemps et que le tableau de Madone
dans la chambre fut cree au plus tard vers la moitie
du XVe siecle. Etant donnę, en plus, que l'ouvrage
etait assurement inspire par les premiers maitres
neerlandais — et que l'analyse stylistique confirme
cette supposition — il semble probable et juste d'ad-
mettre les annees 50 du XVe siecle pour la datation
de la Madone dans la chambre.
 
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