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Saint-Non, Jean Claude Richard de
Voyage Pittoresque Ou Description Des Royaumes De Naples Et De Sicile (Band 4,2): Contenant La Description De La Sicile — Paris, 1786 [Cicognara, 2708-3]

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https://doi.org/10.11588/diglit.3234#0172
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4°s VOYAGE PITTORESQUE
absolument inhabitables. Mais malgré la violence de l'agitation du 28 Mars, les malheurs de
ces contrées ne sont pas comparables à ceux de la Plaine, à l'époque du 5 Février. Ici il n'y
eut point de Villes rasées par les fondemens ; la ruine de plusieurs qui étoient très-mal bâties,
telle que le Pi^o, avoit été préparée par les secousses précédentes ; Se cependant leurs masures
sont encore pour la plupart sur pied. D'ailleurs les Villes de Nicotera > Tropea , Monteleone,
Squilace „ Nicafiro , Catan^aro „ San-Severino Se Cotrone peuvent être restaurées. Peu d'édifices
ont été totalement renversés „ les autres ne sont que lézardés. Le bas peuple est déjà rentré
dans l'intérieur de ces Villes ; & lorsque les mailbns considérables auront été réduites à un
seul étage au-dessus du rez-de-chausTée, sélon l'ordre du Gouvernement, &: qu'on les aura
un peu réparées, elles seront habitables. Mais il faudra long-temps pour délivrer les esprits
de la terreur qu'ont inspiré les tremblemens de terre, sur-tout la secouue du 28 Mars, avant
laquelle ils étoient presque rassurés, &c pour faire consentir les gens riches a quitter leurs
baraques de bois Se à venir habiter de nouveau sous des pierres. Comme on juge de tous les
objets par comparaison , le sort de cette partie de la Calabre ultérieure touche peu, lorsqu'on
a été témoin des malheurs de la Plaine, Se lorsqu'on a parcouru Ces ruines.
La différence des esfets du tremblement de terre du 5 Février Se de celui du 28 Mars
ne peut avoir pour cause que la nature du terrein. Dans la Plaine le sol lui-même a manqué ;
aucun édifice n'y étoit solidement fondé. Les mouvemens étoient d'autant plus irréguliers
qu'ils étoient modifiés , en passant à travers un terrein qui cédoit plus ou moins à la force
qui l'ébranloit, Se qui la transmettoit inégalement. Dans les montagnes au contraire, quoique
l'agitation des surfaces fût aussi considérable, elle étoit moins destruétive. Les rochers sur
lesquels reposoient les Villes , leur transmettoient un mouvement plus régulier, paixe qu'ils
en étoient tnciiu.nrs «0r.Avi<stciiro , i^ soi aprio iliaque uiuiiariun reprenoit la première position
Se les édifices conservoient leur à-plomb. Tel un verre plein d'eau qui reçoit de très-grandes
oscillations sans répandre, Se qu'une très-petite secousse irrégulière renverse.
Le tremblement de terre du 28 Mars augmenta les désastres de MeJJine, où il agit avec
beaucoup de force , il accrut les dommages de Reggio Se renversa beaucoup de maisons dans
la petite Ville de Sainte-Agate, de Reggio, Se lieux circonvoisins. Il fut cependant très-peu ressenti
dans la Plaine qui est intermédiaire entre les deux extrémités de la Calabre, ou comme je
viens de le dire, les secousses furent très-violentes. Il sembloit que la force motrice passoit
librement & comme dans un canal ouvert sous la Plaine, pour aller frapper alternativement
contre les deux points les plus éloignés.
Les tremblemens de terre continuèrent pendant toute l'année 1783 : j'en ai ressenti encore
plusieurs dans les mois de Février Se de Mars 1784. Mais aucune des secousses ne peut se
comparer aux trois qui forment époque, ni même à celles qui les suivirent immédiatementj
aucune ne fut suivie d'accidens dignes d'être cités.
La mer pendant les tremblemens de terre de 1783 eut peu de part à l'ébranlement du
Continent. La masse des eaux n'eut point de mouvement général de ssuctuation ou d'oscillation.
Elles ne s'élevèrent pas au-dessus de leurs limites ordinaires. Les ssots, qui la nuit du 5 Février
vinrent frapper contre le rivage de Scilla, Se qui ensuite furent couvrir la pointe du Phare
de MeJJine, ne furent que les efsets d'une cause particulière. La chute d'une montagne dans la
mer, comme je l'ai déjà dit, souleva les eaux, qui reçurent un mouvement d'ondulation,
tel qu'il succède toujours dans de pareilles circonstances. Le rivage fut couvert à trois différentes
repnses 3 tout ce ^ui £t£)it çjesTus fut enrraîné par le retour de la vague. L'ondulation s'étendit
 
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