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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0006
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a NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX

son honorable carrière, n'auroient pu en décorer les premières pages. Lé silence
qu'il exigeoit pendant sa vie sur ce qui le touchoit personnellement seroit une
injustice envers sa mémoire; et la haute considération dont il jouissoit en
Europe, comme dans sa patrie, nous fait un devoir religieux de placer ici des
détails toujours précieux, lorsqu'ils concernent un homme dont le caractère,
l'existence, les vertus, et les talents, ont commandé la bienveillance ou le respect
de tous ceux avec qui les chances d'une longue vie lui ont donné quelques rela-
tions. Lorsque, sur une terre étrangère, sa tombe s'est couverte des couronnes
décernées par les regrets les plus honorables, lorsque Rome, l'Italie, l'Europe
entière, ont connu son mérite, encouragé ses travaux, protégé sa vie, honoré sa
vieillesse, on s'étonneroit sans doute avec raison que la publication d'un ou-
vrage aussi remarquable s'achevât dans sa patrie, sans qu'on y trouvât quelques
pages consacrées à faire connoître l'homme recommandable dont la moitié de
la vie fut employée à cette grande et utile entreprise.

Jean-Baptiste-Louis-Georges Seroux d'Agincourt descendoit d'une noble et
ancienne famille, originaire du comté de Namur, d'où elle passa en France pour
s'établir en Picardie, vers la moitié du quatorzième siècle. Au commencement
du siècle dernier, elle s'étoit séparée en trois branches, qui subsistent encore
dans cette province, et dont l'une vit naître M. d'Agincourt. Ce fut. à Beauvais
qu'il reçut le jour, le 5 avril iy3o. Plusieurs de ses ancêtres avoient porté les
armes pour le service du roi et la défense de la patrie. M. d'Agincourt et deux
frères puînés furent destinés à la même carrière; un caractère heureux, une
figure agréable, une éducation soignée, la protection spéciale dont Louis XV,
alors régnant, l'honoroit, tout préparait au jeune d'Agincourt une existence
brillante; et peut-être dut-il à la sérénité, au bonheur des premiers temps de sa
jeunesse, cette grac^use vivacité d'imagination, cette élévation d'idées, cette
bienveillance de caractère, cette confiance généreuse et expansive, qu'il con-
serva jusqu'à ses derniers moments. L'ardeur de voir et de connoître, la facilité
du jugement, l'avantage de la mémoire, la pénétration et la sûreté du coup
d'œil, toutes ces qualités, qui dévoient un jour le conduire au plus haut degré
de la connoissance et de la théorie des beaux-arts, lui en inspirèrent de bonne
heure le goût, alors même que ses devoirs, son âge, et les chances de sa vie,
l'entraînoicnt dans un autre cercle d'idées et d'occupations. En effet, il entra
fort jeune dans un corps de cavalerie, et s'y fit remarquer par la convenance de
sa conduite et par l'élévation de so* esprit. Son mérite fut bientôt apprécié par
tous ceux cpii eurent des rapports avec lui, et qui dès-lors le regardèrent comme
l'ornement et l'espoir de sa' famille. Les circonstances où elle se trouva le mi-
rem, peu de temps après, dans le cas de réaliser les espérances qu'on avoit con-
çues de lui. Un officier distingué, oncle de M. d'Agincourt, fut tué à la bataille
 
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