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TABLEAU HISTORIQUE. 89

Ici doit se renouveler et s'accroître même, la surprise dont nous avons été frappés à l'aspect des
premières lueurs de celte amélioration, qui apparurent et devinrent déjà sensibles au XIII" siècle.

Pour expliquer un semblable phénomène, ce n'est point assez de l'observation trop générale que
toutes leseboses humaines, soumises à des révolutions périodiques comme les corps célestes, revien-
nent, après un intervalle de tems plus ou moins long, précisément au point d'où elles sont parties;
on veut trouver une cause plus spéciale et plus immédiate du retour de ces institutions utiles, après
tant de siècles d'ignorance et d'inertie : serait-ce s'éloigner de la vérité, que de l'attribuer en grande
partie aux avantages que se promettaient d'en tirer les chefs des nouveaux états? Les talcns que ces
institutions faisaient naître, les ressources qu'elles créaient, l'activité qu'elles entretenaient, leur pa-
raissaient propres à seconder leurs projets d'agrandissement et de conquêtes; tandis qu'une poli-
tique bien entendue leur conseillait sans doute de faire oublier l'odieux de leur usurpation et de
leurs violences, en revêtant, pour ainsi dire, leur autorité de toute la splendeur que les lettres et
les arts sont capables de procurer.

Nous avons déjà fait remarquer que les mêmes intérêts avaient dirigé vers le même but les gou-
vernemens des divers étals, et même des moindres cités de l'Italie, du moment qu'elles curent acquis
leur liberté, au XIIe et au XIIT siècle; et l'on a vu que ce changement notable dans leur existence
politique, devint la première époque de l'amélioration des lïcaux-arts : de même les changemens
opérés dans ces divers gouvernemens, pendant le cours du XIVr siècle, influèrent tellement sur les
éludes en tout genre, que cette période de tems doit être considérée comme la seconde époque de
la régénération de l'Art en Italie.

Les nouveaux souverains, iutéressés à se faire pardonner leur ambition, et à conserver la confiance
de leurs sujets, en contribuant à leur illustration et à leurs richesses, continuèrent avec le même
zèle à protéger les établissemens utiles, et à seconder les entreprises fructueuses, qui avaient précédé
leur élévation : bientôt même, travaillant poux leur propre gloire, ils favorisèrent tout ce qui pou-
vait contribuer à l'avancement des bonnes disciplines.

Le Dante, Pétrarque, et lîoccace, se virent recherchés avec empressement des souverains, grands
ou petits, anciens ou nouveaux; lous se disputaient la possession de ces hommes illustres, et les
comblaient, à l'envi, de biens et d'honneurs (1).

Les Beaux-arts qui, dans tous les tems, semblent destinés à suivre la bonne ou la mauvaise for-
tune des lettres, participèrent alors à leur renaissance et à leurs progrès : ceux qui les cultivaient se
réunirenl et formèrent des espèces de communautés ou de corporations, à l'exemple de ce qui avait
été établi pour les professeurs des sciences dans les universités. C'est peu de teins avant celte époque,
et pendant le cours même de cette époque, que le plus grand nombre des corps littéraires reçurent
en Italie, comme dans le reste de l'Europe, des statuts dout le fond subsiste encore : des institutions
analogues curent lieu à l'égard des professeurs des trois arts du dessin.

Le nombre des peintres qui de tout tems avaient existé en Italie, s'était accru dans le XIII* siècle, et
se trouvait partagé en deux classes, par la venue des artistes grecs sortis de Conslantinople depuis
que les Latins s'en étaient emparés. Les histoires particulières des villes qui se sont distinguées par
la culture des arts, citent des ouvrages exécutés à cette époque, par les peintres de l'une et de l'autre
classe, à Pisc, à Bologne, à Milan, et sur-tout à Venise.

Les peintres, italiens ou grecs, à qui sont dues ces productions, rirent d'abord partie de ce qu'on
appelait les compagnies ou corporations commerciales des arts et métiers, et furent soumis aux
mêmes réglemeus. Ce fut au XIVe siècle que les architectes, les sculpteurs, les peintres, et ceux qui
réunissaient l'exercice des trois arts, se donnèrent des constitutions particulières sous le titre de
statuts, et formèrent une corporation distincte, sous le nom et l'invocation de S' Luc, regardé
comme le plus ancien peintre depuis l'Institution du christianisme.

(i) Le goût (1m Beaux-arts et de ce qui tient h leur culture, l'unît <lc médailles antique*, et chanta lu meilleur! peintres de son tems.

facilement à celui tics belles-lettres. Il et) fut ainsi ù l'égard îles grands Le Dante possédait l'art du dessin ; il a célébré les maîtres auxquels on
hommes dont il s'agît : Pétrarque fotnia une des première) collections est redevable de sa renaissance.

TAELEAU HIST.

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