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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0139
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INTRODUCTION- 3

des pilastres carrés on par d'épaisses colonnes sans bases; quelquefois les colonnes avaient l'appa-
rence d'un faisceau, dont les parties rapprochées les unes des autres formaient une espèce de cane*
lure; le dessin des chapiteaux variait dans le même édifice; les formes en étaient emblématiques ■ ils
étaient ornés de feuilles de palmier on d'autres plantes du pays; les architraves ou plates-bandes
étaient lisses ou enrichies d'hiéroglyphes; point de frontons.

Des obélisques d'une hauteur prodigieuse furent taillés dans des montagnes de granit, avec des
dépenses et par des travaux incalculables; des pyramides colossales occupèrent de larges terrains;
des temples d'une étendue considérable furent couverts, faute de connaître l'art des voûtes, ou de
vouloir eu faire usage, par d'immenses plafonds de pierre; tantôt régna dans les plans une simplicité
monotone, tantôt se multiplièrent des lignes irrégulières, dont on a peine aujourd'hui à pénétrer
les motifs; des portiques et des mausolées immenses s'élevèrent, semblables à des villes. Par-lout
enfin le genre des matériaux et le style de l'édifice inspirèrent l'idée du grand caractère de la nature
elle-même, ou celle de l'uniformité du culte, et imprimèrent dans l'âme le sentiment de respect
qu'exigeaient les mystères de la religion; et de là vient peut-être qu'on ne trouve chez ce peuple ni
la connaissance des parties de l'Art dont le but est de plaire, ni l'apparence même du désir de les
posséder (a).

Deux grands événements qui changèrent l'état politique de l'Egypte modifièrent les formes de
cette architecture, sans en détruire entièrement les régies primitives : je veux dire la domination
d'Alexandre et des princes grecs qui lui succédèrent, et ensuite celle des Romains. Ce fut sous l'em-
pire des Grecs, que ceux-ci, en échange des exemples de grandeur et de solidité que l'Egypte leur
avait offerts, et en supposant que la Grèce n'eût pas enfanté d'elle-même tous les genres de beauté,
que ceux-ci, dis-je, communiquèrent à leurs anciens guides des principes plus variés pour les plans,
des types plus élégans pour les ordres, des détails plus riches pour les ornemens, genre de mérite
où les Egyptiens n'égalèrent cependant jamais les architectes grecs. La domination des Romains sur
l'Egypte produisit un changement plus considérable dans le style originaire des constructions de ce
pays; elle y fit naître presque une troisième espèce d'architecture. Epris d'un goût plutôt bizarre
que religieux pour le culte antique des divinités égyptiennes, Adrien transporta à Rome ces dieux,
et leur culte, et laissa en échange, en Egypte, des temples romains et des villes romaines.

Les Etrusques, quoique moins éloignés de nous que les Egyptiens, et par les tems où ils ont
vécu, et par le pays qu'ils ont habité, nous ont laissé moins de moyens d'apprécier leurs connais-
sances, et même de connaître leur histoire.

Si Ton peut douter qu'ils aient la même origine que les Grecs, du moins est-il certain qu'ils virent
deux fois des colonies grecques s'établir parmi eux en Italie. Or, pour qu'un peuple envoie des colo-
nies hors de son sein, il faut que sa population devenue considérable le lui permette, on pourrait
même dire, il faut qu'elle l'exige; et il est indubitable que dans cet état de la population les arts, et
sur-tout ceux dont le besoin est indispensable, doivent être parvenus à un certain degré de perfec-
tion. Nous voyons en effet qu'à l'époque où les Grecs se répandirent dans l'Etrurie, ils avaient déjà
fait usage de l'espèce d'architecture qui a été appelée Dorique; et l'analogie qui existe entre les par-
ties principales de cette architecture ou de cet ordre architectural, et celles de l'architecture des
Etrusques connue sous le nom d'ordre toscan, prouve assez évidemment que l'un n'est qu'une déri-

(a) Quant a l'étonnant ont que les monument de l'Architecture et rôtis [Incroyable quantité' de ligures gravées sur ces masses effraya » tes,

de la Sculpture égyptiennes nous font éprouver, ne faut-il pas en re- lu plupart d'une forme et d'une proportion que lu nature désavoue, cl

connaître la cause dans l'exliëinu différence qui se trouve aujourd'hui exprimant des idées que la plus profonde érudition ne peut expliquer?

entre l'état de l'Lurnpe et celui du l'Impie? Accoutumés dans nos cou- Comment ne serions-nous pas saisis d'aboi il d'une ...ne de leireui. et

tréeiii voir les productions des aria consacrées ù l'utilité de lu popula- commentée premier étuiiiicineiit ne deviendrait-il pi i u-mu- de l'an*

tion entier*, ou du moins de toutes les personnes qui savent cl qui miratiuu?Ei [HiunaitHnienfiii «e refîner à ee m niimciii.W-qit oui eniai-

reuleni en jouir, combien do réflexions doivent se présenter à noire que dans les mon uni en s de l'Arcliiteciure une puissance d'exécution

esprit, lotsque nous voyons des édifices immenses, isolés au milieu qui semblesurpsscr tous moyens liuuiains, et dans la Sculpture, sous

mpléteincnt inutiles au peut nombre d'hommes qui des formes >;i(jaiucsques et mémo mon»uueuses, uuc expression qucl-
errem dans les environs, ou rie leur sériant qu'à se dérober aux re- quefoi;

pardi de quelque» palans barbares coiumu eux; lorsque nous consîdé-
 
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