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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0141
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INTRODUCTION. 5

Leur ancienne patrie adopta ce type embelli, et y ajouta les nouveaux perfect'ionnemens dont tou-
tes les inventions humaines s'enrichissaient entre ses mains.

Vers le même teins, ou peu après, la Grèce étant parvenue à un état de richesse et de puissance
que nous pouvons appeler son troisième âge, l'Art déploya le luxe et la magnificence qui devenaient
propres à la nation, dans la création d'un nouvel ordre, où il réunit à la noblesse du premier, à l'é-
légance du second, tout ce que l'esprit élevé et la féconde imagination du peuple grec pouvaient
désirer de plus varié et de plus pompeux, soit pour les proportions, soit pour les ornemens. L'in-
vention du chapiteau corinthien conduisit à celle de ce troisième ordre, dont il forma le caractère
distinctif. Si le récit que l'antiquité nous a transmis sur l'invention de ce chapiteau n'est qu'une fable,
cette fable est si riante, que nous devons soigneusement la conserver comme nous devons respecter
aussi la disposition delà feuille d'acanthe, que le premier auteur de ce beau chapiteau a su y déployer
avec tant de goût. C'est au riche feuillage de cette plante que le chapiteau corinthien doit sa beauté,
comme le chapiteau le plus remarquable de l'architecture égyptienne doit la sienne au feuillage du
palmier. Ces types primordiaux nous montrent des objets d'imitation puisés dans les productions
de chaque pays, et par conséquent des inventions locales, qui ont eu heu sans que l'un des deux
peuples ait rien emprunté de l'autre.

On sait que ni les désirs des souverains, ni les efforts des artistes, ne sont parvenus depuis plus
de deux mille ans à substituer au chapiteati corinthien rien qui l'égale en mérite.

Ces trois ordres, les proportions et les formes distinctes qui les caractérisent, ne laissent plus de
recherches à faire à cet égard. Non seulement ils remplissent toutes les conditions nécessaires à la
solidité, mais ils s'appliquent à tous les genres de construction; simplicité, force, élégance, majesté,
ils offrent tous les genres de beauté où le génie de l'Architecture semble pouvoir atteindre.

Les ornemens que les Grecs permettaient à la Sculpture d'associer aux décorations propres des
ordres, achevaient de les enrichir, et d'indiquer la destination du monument, l'usage, le culte,
quelquefois même le dieu auquel il était consacre.

L'Architecture se trouva ainsi élevée chez les Grecs à son dernier degré de perfection. Une multi-
tude d'édifices en offrirent des modèles accomplis, et le continent de la Grèce, les îles de l'Archipel,
l'Asie mineure, se trouvaient peuplés d'un nombre infini de chefs-d'œuvre, lorsque partageant le
sort de tous les pays civilisés, la patrie des arts tomba au pouvoir des Romains.

L'histoire ne nous apprend point, et aucun monument des arts ne nous prouve qu'à l'époque de De l'Architecture
la foudation de Rome les nations qui l'environnaient, si l'on excepte les Etrusques, eussent porté ™les RomMU*-
l'art de bâtir au-delà de ce qu'exigeaient leurs premiers besoins. Il en fut de même chez les Romains,
qui n'étaient dans leur origine qu'une réunion d'hommes grossiers, un assemblage de pâtres de
divers pays. Ces rustiques habitans de l'ancienne Rome se bornèrent, lors de la fondation de leur
ville, à des habitations conformes à leurs mœurs.

Lorsque leur patrie eut agrandi son enceinte, et qu'elle eut commencé à s'enrichir des dépouilles
des peuples voisins, ce furent des Etrusques, ainsi que nous l'avons dit, qu'ils appelèrent pour l'em-
bellir. Le genre de construction solide et simple que les architectes toscans s'étaient rendu familier,
convenait alors aux habitudes et au goût des Romains. Bientôt la sagesse et la modération d'une
république naissante firent place à l'amour des conquêtes, à l'ambition, à la cupidité d'un peuple
de rois; mais les nouvelles mœurs qui furent le produit de celte nouvelle situation politique, ne
pouvaient contribuer à porter les R'omaius à la culture des arts; de sorte que les Etrusques ou Tos-
cans conservant leur supériorité, l'ordre qui de leur nom fut appelé Toscan, ou du moins le style
qui le caractérise, subsista parmi eux jusqu'au tems où la communication fut ouverte entre Rome,
la grande Grèce, la Sicile et l'Asie mineure.

Alors sans doute les Romains ajoutèrent à la solidité de l'architecture étrusque quelques orne-
mens; peut-être même élevèrent-ils des édifices d'un genre moins austère, emprunté des différons
ordres qui étaient perfectionnés depuis Iong-tcms dans tous ces beaux pays. De jeunes Romains se

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