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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0145
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.DÉCADENCE. 9

d'Auguste, Agrippa l'abandonna aux autres dieux, dont le ciel, la terre et les enfers, étaient alors
peuplés.

Lorsque les chrétiens ne reconnurent plus qu'un Dieu unique, vraiment digne du culte des
hommes, ils lui consacrèrent ce beau monument. C'est à cette nouvelle destination, autant qu'à ]a
perfection de son architecture, que le Panthéon doit l'avantage d'avoir échappé à la destruction qui
depuis vingt siècles a couvert le sol de Rome de tant de ruines. Il y présente le modèle le plus accom-
pli que le goût y puisse étudier.

Un mérite presque aussi remarquable m'a engagé à placer au haut de la mémo planche, N° f\, un
temple antique qu'on voit à Nîmes, près de l'édifice appelé les Bains de Diane. J'en dois le des-
sin à l'auteur de l'excellent ouvrage des Antiquités de Nîmes. Sa forme et même sa distribution
intérieure peuvent le faire assimiler aux premiers temples chrétiens qui vont nous occuper à l'épo-
que des cominencemcns de la décadence de l'Art.

Cette planche se termine par des modèles des trois ordres, dont les proportions ont fixé le carac-
tère et assuré l'excellence de l'architecture chez les anciens, et sont redçvcnues le source de sa beau-
té, lors du renouvellement. L'idée de cette perfection nous suivra au travers des siècles de déca-
dence que nous allons parcourir.

Les Grecs et les Romains, nos maîtres dans les beaux-arts, ayant cru, à l'époque où l'Architec-
ture atteiguit à sa perfection, devoir distinguer et déterminer les proportions des ordres c'est-à-dire

PI. II.

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des ornemens principaux, il en est résulté qu'indépendamment de la solidité et de la commodité rf-gne* Ho Scptimc Pd-

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e nation n a pu négliger dans aucun tems, 1 Architecture, ainsi que la Peinture et la aculp- (lc c

ture, a eu chez les Grecs et chez les Romains le beau pour objet; et il suit encore aujourd'hui de
ces principes, que si la perfection des édifices en général doit être appréciée d'après les rapports de
leurs parties avec les proportions et les formes qui constituent le beau, c'est pareillement l'absence
de ces proportions et de ces formes qui en établit les vices. Ainsi la décadence de l'Art dut commen-
cer aussitôt que les ordres éprouvèrent de l'altération. Ce sera donc en considérant sous ce point de
vue les monumens dont je vais offrir des gravures, que nous connaîtrons l'histoire et de la corrup-
tion et du rétablissement du goût.

Conformément à l'opinion générale qui place le commencement de cette malheureuse période
à-peu-près au règne de Constantin, la planche II présente, sous le N° 9, l'arc de triomphe élevé en
l'honneur de ce prince, après la victoire qu'il remporta sur Maxence, l'au 3i3. L'ensemble de ce
monument a bien encore, et plus que l'arc de Septime Sévère, gravé sous le ND 7, un aspect majes-
tueux, mais l'exécution, ainsi que l'emploi des ornemens, et le choix mal entendu des places assi-
gnées aux bas-reliefs , annoncent la décadence d'une manière très sensible.

Ces ornemens se composent en partie de sculptures enlevées à l'arc et au Forum de Trajan, qui sont
exécutées habilement, mais rassemblées et employées sans goût et en partie de marbres travaillés sous
Constantin lui-même. On remarquera facilement la différence qui existe entre les sculptures des cor-
niches, que je distingue sous les N" jo, i3 et 14, exécutées sous Trajan, et celles qui portent lesN°ir,
11 et i5, qui sont du tems de Constantin. L'altération de celles-ci fait ressortir le beau travail cl l'é-
légance des autres. Il eu est de même des feuilles sculptées dans le modillon de la corniche de l'arc
de Trajan, que je distingue par le N° 19, si on les compare à celles du N" 18, qui est un modillon
exécuté sous Constantin. Le ciseau se montre intelligent et délicat dans les premières, lourd et sec
dans les secondes. Celte différence se retrouve entre la hase et le chapiteau des belles colonnes
tirées de l'arc de Trajan, N" 16, et le piédestal pesant et grossier sur lequel ces colonnes ont été
posées, qui est du tems de Constantin. Même différence encore entre un chapiteau d'un pilastre de
l'arc de Trajan, N" 17, et le pilastre trop large ainsi que la base mal profilée auxquels il est adapté.

La corniche qui sert d'imposte au grand arc du milieu, ainsi que son archivolte, N* ai, l'une et
l'antre du tems de Trajan, sont enrichies d'ornemeus du meilleur style, et présentent une grande

AIICIUT. C
 
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