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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0190
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54 ARCHITECTURE.

Ce fort ayant été ruiné, le fameux Nicola Gabrini, dit Cola-dî-Rcnzo,\c releva pour en faire la
défense de la tète du pont appelé aujourd'hui Ponte-roto, lequel subsistait encore de son tenus, et
était appelé Ponte Senatorio o Palatino. Vraisemblablement il y établit aussi son habitation, et il
employa dans les ornemens une grande quantité de débris antiques, sorte de mélange auquel un
luxe bizarre attachait alors beaucoup de pris, et bien digne au surplus des prétentions orgueilleuses
de ce tribun et des contradictions où l'entraîna son caractère.

Le o-enre de l'architecture de la maison de Crescciitius, gravée dans toutes ses parties sur la plan-
che XXXIV, justifiera mon opinion relativement à l'époque à laquelle elle doit appartenir; et les
indications historiques confirmeront ce jugement, dont le style a fourni la première base.

Les ornemens qui surchargent la corniche, la frise et l'architrave, que je donne d'abord sous les
N° 3 et g, et ensuite dans une plus grande proportion, sous les N° i3, i4, i5 et 16, sont mêlés de
fragmens antiques. On y verra quelques morceaux d'assez bon goût, et d'autres dans le style bar-
bare du Xlllrct du XIV' siècle. Les chapiteaux qui terminent les colonnes multipliées sur toutes les
faces de cet édifice, sont composés sans nulle sorte de principes.

La principale porte d'entrée, qu'on reconnaîtra sous le N° i45 est surmontée d'une espèce d'archi-
trave en segment de cercle d'uuc seule pièce antique de marbre, ornée de sculptures.

On ne trouve à approuver dans cet édifice que l'excellence des matériaux et la forte adhésion des
parties modernes avec les fragmens antiques. Il est résulté de cette manière de bâtir une solidité qui
aurait assuré au monument une durée pour ainsi dire éternelle, si la main des hommes n'eût ajouté
ses injures à celles du teins. Cette solidité se retrouve, aiusi que nous aurons encore lieu de l'obser-
ver dans la plupart des constructions des siècles de la décadence. Elle semblait vouloir consoler des
pertes graves que l'Art avait soufferLes. En perdant le beau, l'Architecture conservait l'utile.

Je laisse au surplus à des yeux plus exercés que les miens sur de pareils sujets, le soin de faire les
remarques que la parfaite exécution de cette planche peut faciliter, et je passe à l'examen d'une pra-
tique nouvelle, d'une toute autre importance dans l'histoire de l'Art.
 
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