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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0192
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56 ARCHITECTURE.

I.c premier historien moderne de l'Art et des artistes, Vasari, lorsqu'il prit la plume, trouvant
la dénomination d'architecture gothique établie sur la tradition, l'employa sans autre examen ; et les
écrivains venus après lui ont (ait de même.

Mais si d'après les causes que j'assigne au choix originaire de cette dénomination, les Italiens et
les Français ont été excusables lorsqu'ils l'ont employée, soit dans le Ve siècle, soit dans les suîvans
jusqu'au Xl% il n'existait au contraire plus de motifs, à compter de cette dernière époque, dans un
tems déjà très éloigné du règne des Goths, et pendant les quatre siècles qui ont précédé le renou-
vellement il n'existait, clis-jc, plus de motifs de conserver cette dénomination d'architecture gothique
pour désigner une manière de bâtir qui non seulement s'éloigne de la belle architecture antique
mais qui affecte dans une de ses parties principales une certaine forme absolument nouvelle, et qui
lui est si exclusivement propre qu'elle est devenue le signe caractéristique le plus usité pour la faire
distinguer.

Ce même Vasari lui donne souvent le nom d'architecture ludesque ou allemande (a), soit parce-
que les formes aiguës qu'elle emploie pour les voûtes et les toitures sont plus propres aux contrées
septentrionales qu'aux pays du midi, soit pareeque les édifices qu'on avait considères jusqu'au
tems où il vivait, comme les plus anciens de l'Italie, dans ce style, ont été construits lorsque ce
pays était gouverné par les Olhons et les Frédérics.

A Naples et en Sicile, on l'appelle architecture française ou normande, parecqu'on l'y croit intro-
duite par les Normands et par les princes de la race angevine, ou du moins sous leur règne. Le
langage, soumis comme les hommes aux évéuemeus politiques, adopte souvent des noms qui ne
doivent leur origine qu'aux tems et aux circonstances où l'on a éprouvé la nécessité d'exprimer de
certaines idées.

Au-delà des monts où l'on n'a guère écrit sur l'Architecture qu'après les auteurs italieus, et con-
formément à leurs opinions, qui sont devenues une sorte de loi, on l'appelle encore, conformément
à l'usage de l'Italie, architecture gothique, ou architecture moderne, ce qui semble prouver que
par un jugement assez bizarre, on a regardé cette manière de bâtir comme un redressement del'Ar-
chitecture antique dégénérée; et souvent même lorsqu'on l'a considérée à son dernier période, enri-
chie jusqu'à la profusion d'ornemens d'un genre léger, nouveau et extraordinaire, ou luiadonnéle
nom d'architecture arabe.

Cette incertitude des dénominations nous oblige nous-mêmes à la désigner sous celle d'architecture
gothique.

La variété de ces dénominations tirées de celles des pays et des peuples où ce genre d'architecture
a été le plus en usage, a jeté la même incertitude sur son origiue.

Peut-être répandrai-je quelque lumière sur ce point historique, si je montre quels sont les lieux
où a été le plus anciennement adoptée la forme particulière que je viens de dire lui être exclusive-
ment propre, celle de l'arc eu tiers-point, que nous appelons ogive, que les Italiens nomment arco
acuto ou di sesto acuto, et les Siciliens arco impastrato} par allusion à la corde qui lie les pieds des
chevaux au pâturage, et qu'ils appeIlent/.w.tfora, entrave.

(n) Certà la fin du chapitre M de son Introduction il ta vie (ha mùuttù constat, cfficitqueca de re itiwmmoangulum arcubassea
peintres, que Vasari désigne coite architecture par les deux noms de mutua/unctianeiatenocantibus} lib. i, cap. 7 -. et il ajoute seulement
tuilesi/iw ul de gothique, mus nulle précision, quant il la chrouoloftie. ailleurs un Irait dq plus à coite description , haletque sua in chorda

travail a été imaginée par les Gotlis, lesquels ont aussi l'ait les voûtes Si cet écrivain a voulu quelque pari faire allusion au mauvais genre

co/i quarti acmi, c'est-à-dire avec les arcs en ogive. d'architecture soit de la première, soït Je la seconde époque, auquel

Cens qui ont écrit sur le même sujet, après Ya*aii, soit c» Italie, OU a doood après lui ce nom degot%«e, sans plus de raison pour une

soit où-dehors, sans meure plus de clarté dans leurs désignations, ont époque que y,.», l'autre, il n'en a parlé qu'en termes généraux. >'■-■■<

adopté l'une ou l'autre do ces origines, ou mémo toutes doux à la fois, ainsi qu'au chapitre 1 .lu livre Vl.il rend compte d'une manière fort

ainsi que les dénominations qui en déiivem. intéressante des un.tii'sqiu l'ont porte" à écrire sur l'Ai cliitectui e, et utf

ture du moyen âge. Il n'y désigne mémo l'orc en ogive que par C0H0 nibia delectarii du sorte qu'il a terrassé le monsue sans paraître seu-
dcscnpuou tirée de l'essence de cet arc : Composilus ex duobuj corn- leiuont le combative.
 
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