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78 ARCHITECTURE.

sou second et bel âge. Les deux planches suivantes, en offrant une suite de documens non moins
iuteressans et peut-être plus extraordinaires, qui se rapportent également à l'explication du système
gothique, donneront naissance à de nouvelles conjectures sur cet important sujet.

PI. XLV. Une troisième opinion sur l'arc en ogive ou en tiers-point, dont la simplicité a séduit quelques

Suite a'&lifi«M de di-

écrivains, c'est qu'au moyen âge, c'est-à-dire vers les Xf ou XIe siècles, certains artistes de meilleur
senttemr du style dit goût que leurs contemporains, ne trouvant, dans le style de l'architecture en usage depuis la déca-
.oii.ijin'.eiavoiicoii. tjçncC) qU'une monotonie et une pesanteur insupportables, crurent lui rendre l'élégance et la léeè-
EuroP^- ceté, en substituant l'arc en ogive à l'arc circulaire.

Pour reconnaître par quelle route, après un intervalle de sept à. huit siècles, ces architectes pou-
vaient être arrivés à une semblable invention, il importe de rappeler que les nations qui, poussées
comme des flots les unes par les autres, envahirent la Germanie, les Gaules, les lies Britanniques,
trouvèrent par-tout, au milieu de leurs clablissemens, des constructions élevées par les Romains,
ou du moins suivant les principes de l'architecture romaine; telles que des camps fortifiés qui étaient
devenus des villes, des ponts, des aqueducs, des temples, des palais. Les nouveaux conquérans,
presque tous d'origine celtique, presque tous nomades, pasteurs, ou tout au plus agriculteurs,
n'avaient conuu jusque-là, dans leur vie errante et grossière, d'autres habitations que des chariots
ou des tentes au milieu des plaines, des cabanes sous l'abri des forets. Le palais d'Attila, chef des
Huns et maître des Pannonîes, n'était encore que de bois, quand il y reçut la célèbre ambassade des
deux empires.

Ce ne fut doue qu'eu imitant les modèles de l'architecture romaine, que les vainqueurs, une fois
établis dans leurs nouvelles demeures, commencèrent à se livrer à la pratique de l'art de bâtir: et
on conçoit qu'une pareille imitation dut être étrangement modifiée, d'abord par l'ignorance des
imitateurs, puis par l'influence de leur climat originaire, de leurs mœurs et de leurs habitudes
nationales.

Or, si, dès le IVr siècle, l'architecture romaine était arrivée, dans le centre de l'Italie et dans la
capitale de l'empire, au degré de décadence que les planches précédentes nous ont démontré, on
est certainement fondé à croire que, dans les provinces éloignées et dans les colonies, elle se trou-
vait, sous le rapport du style, parvenue au dernier point de la dégradation. L'art, en effet, avait
totalement disparu. La solidité faisait le seul mérite des édifices : le plus souvent ils étaient absolu-
ment privés d'ornemens, ou ceux qu'ils offraient étaient du plus mauvais goût et de la plus informe
exécution. Il n'est donc pas surprenant que, lorsque les idées de la magnificence vinrent à se déve-
lopper chez le peuple qui avait conquis le nord de l'Italie, les mains inhabiles qu'il employa, diri-
gées par son goût grossier, aient tenté d'embellir ses nouveaux monumens, en revêtissant leur
nudité de tant de lourds ornemenset de figures bizarres d'hommes ou d'animaux.

Ces erreurs, ces monstruosités, s'accrurent de siècle eu siècle. Elles s'étaient répandues chez tous
les peuples qui avaient succédé à la domination romaine, lorsque, vers le commencement du XII*
siècle, et sur-tout dans le cours du XIIP, fut généralement adoptée la nouvelle manière de bâtir,
que caractérisent particulièrement l'arc en tiers-point et la prodigalité des ornemens les plus variés.

Les faits que je viens de rappeler dans leur généralité, pourraient paraître suffisamment prouves
par les planches et par les observations de détail qui ont précédé : mais comme nous sommes arri-
vés à une époque très importante, à celle d'un changement presque total dans la pratique d'un art
qui appartient à toutes les nations; j'ai pensé que celles-ci avaient en quelque sorte le droit d'exiger
que la part qu'elles ont eue à cette espèce de révolution, fut constatée -par des exemples analogues
à ceux que l'Italie nous a fouruis. C'est dans cette vue, qu'après avoir offert sur la planche XLV,
comme point de départ, quelques constructions qui marquent de nouveau la décadence en Italie,
' aux IV et Y" siècles, je présente ensuite des monumens connus en Angleterre, eu France et eu Alle-
magne, comme étant des ouvrages de l'architecture gothique, C'est une sorte de résumé fait pour
 
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