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SYSTÈME GOTHIQUE. 79

les yeux; et de pareils tableaux sont utiles à placer, de tems en teins, dans une histoire de la nature
de celle qui n,ous occupe.

Les trois premières figures, empruntées à Tare de Constantin, â Rome, et à deux monumens de
Raveime, construits sous Théodoric, rappellent les planches 1T, XVII et XVIII. Nous y voyons
l'Art perdant successivement, dans sou ensemble comme dans ses détails, tout ce qui eu constitue
la beauté. II ne conserve plus, sous le prince ostrogoth, qu'une simplicité solide, mais lourde et
grossière; et c'est ainsi qu'il nous apparaît, chez les autres peuples, dans les constructions qui
appartiennent à une époque à-peif-près contemporaine.

Les figures 4 , 5,6 sont prises de monumens qu'en Angleterre on regarde comme les plus anciens
qui existent de la nation saxone ou germanique, qui, dans les Vr, VIe et VIIe siècles, y forma les
établissemens monarchiques connus sous le nom d'Heplarchie. On y appercoit la même solidité
pesante que dans les précédentes, l'absence de proportions, l'emploi de colonnes isolées pour sou-
tenir des arcs : mais ces arcs sont encore de forme circulaire.

Les figures 10, 11 et 12, servent à montrer comment, dans la progression des tems, la même
espèce d'architecture s'est trouvée, dans le même pays, couverte d'ornemens prodigués sans aucun
goût, et sur-tout sans le moindre rapport avec la destination des édifices.

Les figures 9, 20 et a3 offrent, la première, dans une église de Lomhardïc du VIIIe siècle, la
seconde, dans une des portes de Milan du XIe au XIIe siècle, cl la troisième, dans une église de Liège
également du XIe siècle, le même caractère de construction et d'ornemens, et les mêmes arcs circu-
laires employés même quelquefois comme simple décoration.

Ces arcs sont encore circulaires dans les figures 7 et 8, qui présentent deux constructions fran-
çaises, dont la date remonte au VIe siècle. L'une est la tour qui s'élevait au milieu de ce qu'on appe-
lait à Paris le Cimetière des Innoccns; l'autre fait partie de la porte principale de l'église de l'abbaye
de S' Germain des Prés, également à Paris.

Les figures 14 et 15 représentent les façades des églises d'Angers et de Caen, bâties dans le XI"
siècle. Les arcs y sont d'une forme circulaire, mais allongée, comme on le voit aussi, fig. 16, dans
une ruine de l'abbaye du Paraclet, que les noms d'Héloïse et d'Abailard ont rendue célèbre.

Je n'ai pu me procurer, pour l'Allemagne, de monumens qui remontassent à des tems très recu-
lés. Les figures 19 et 11 présentent des églises du XI* siècle, où l'arc circulaire est encore employé,
quoique l'arc aigu s'y montre aussi, mais dans des parties ou restaurées on postérieurement ajou-
tées, comme on le remarque sur-tout dans une église de Liège, placée sous le N" 21.-

Mais c'est en Angleterre, plus que par-tout ailleurs, que l'on peut trouver de quoi satisfaire à l'objet
particulier de la planche qui est à présent sous les yeux, du lecteur.

Les Anglais divisent l'histoire de leur architecture nationale en quatre grandes époques, que carac-
térisent des variations notables dans le style.

La première époque comprend tout le tems écoulé depuis l'arrivée des Saxons, au milieu du
V' siècle, jusqu'à la conquête de Guillaume, en 1060. Pendant cet intervalle, le style de l'Architec-
ture, borne, comme dous l'avons dit, à une lourde imitation de l'art romain dans sa décadence, fut
essentiellement simple et nud. L'arc circulaire fut conservé par les Barbares; mais il ne reçut d'autre
ornement que quelques moulures grossières. Les colonnes, ou plutôt les massifs de pierre, qui sou-
tenaient les arcs et les voûtes, étaient d'une proportion écrasée ; la forme des chapiteaux était
variée, mais sans goût, sans intelligence: ou y remarque tout au plus quelques sculptures relatives
soit à des croyances religieuses, soit à l'histoire particulière du tems. Presque toutes les construc-
tions étaient alors dirigées par les évêques ou par les chefs des monastères. Pendant ce premier âge,
l'art de bâtir ne fit quelques progrès, en Angleterre, que sous Alfred. Ce prince, dont le régne jette
un vif éclat sur l'histoire de son pays, vers la fin du IXe siècle, parut prendre en tout pour modèle
Charlemagne, qui, au commencement du même siècle, remplit dans l'histoire de France une si
grande place. Comme lui, Alfred se proposa la restauration des sciences et des arts.

La seconde époque de l'Architecture, chez les Anglais, se place au milieu du XIIe siècle, c'est-à-dire
 
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