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SYSTÈME GOTHIQUE. 81

l'Architecture en Angleterre, parccqu il m'a semblé quelle était digne de fixer l'attention des cri-
tiques, et qu'elle pourrait être employée avec un égal avantage par ceux qu'un zèle patriotique en-
gagerait à s'occuper de l'histoire de l'art de bâtir propre à chaque pays, depuis la décadence jusqu'au
renouvellement de la belle architecture antique (tf) : intervalle que souvent on s'est contenté de par-
tager entre ce qu'on appelle improprement les deux styles de l'architecture gothique.

J'ajouterai que cette espèce de digression, sur les époques de l'Art en Angleterre, ne peut être con-
sidérée comme étrangère à l'objet principal de la planche dont je viens d'analyser les principaux
monumens; et qu'elle était même nécessaire pour mettre le lecteur en état de juger jusqu'à quel
point est fondée la troisième opinion, que nous avons rapportée plus haut, sur l'introduction de l'arc
en ogive.

Cette opinion appartient plus particulièrement aux Anglais, et il convenait de montrer comment
elle pouvait résulter pour eux de l'examen comparé de leurs monumens. ■

M. Horace Walpole, qui, dans plusieurs ouvrages, a fait preuve d'un esprit très cultivé uni à un
goût très délicat, et qui possédait des connaissances rares dans les arts du dessin, et sur-tout dans
l'Architecture, me parait être le premier qui ait considéré la question sons ce nouveau point de
vue, ou du moins qui se soit énoncé sur cette matière en termes précis. On trouve, dans le tome 1"",
chap. iv, de ses Anecdotes qfpamting in England, que l'arc en pointe, cette forme particulière à
l'architecture dite gothique, y fut introduit dans le moyen âge, comme une amélioration de l'arc
circulaire, as an improvement on the circulai:

Un autre écrivain anglais, M. Strutt, artiste lui-même, décrivant, dans un ouvrage consacré aux
antiquités de son pays, les variations du goût et des habitudes nationales relativement aux arts,
observe que cette nouveauté, et les formes d'invention capricieuse qui l'accompagnaient, avaient
pour ses compatriotes une sorte d'agrément; qu'elles offraient une analogie très sensible avec le
caractère d'esprit alors dominant, et constituaient bien ce qu'on appelle encore eu Angleterre le
style romantique.

Puisqu'il en fut à-peu-près de même chez tous les peuples de l'Europe, pourquoi ne croirions-
nous pas qu'à une époque où l'esprit humain semblait se l'éveiller de son long sommeil, tandis que
les hommes occupés de la culture des sciences et des lettres y introduisaient les formes bizarres,
les subtiles arguties de la scholastïque, l'imagination exaltée des artistes les porta aussi à créer en
architecture un nouveau genre d'embellissement, un style enfin non moins extraordinaire? Le même
enthousiasme religieux qui avait produit les croisades, inspirait à tous les peuples chrétiens le désir
de multiplier chez eux les édifices destinés au culte divin: dans leurs capitales, ils élevaient, comme
à l'envl les uns des autres, des cathédrales d'une masse gigantesque qui excitent encore notre éton-
nement. Dans l'examen des édifices de ce genre, nous avons été frappés de l'élévatiou extraordi-
naire des murs intérieurs, de ces voûtes composées de deux quarts de cercle, de ces larges et grandes
lunettes dans lesquelles les fenêtres prolongées à une hauteur merveilleuse allaient puiser la lumière;
nous avons remarqué cette quantité de moulures, de côtes, de nervures, d'où naissent des angles
saillans et rcnlrans qui se croisent en tout sens : c'est là, c'est dans les intersections multipliées de
ces lignes, qui forment autant d'arcs aigus, que les auteurs ou les partisans de la troisième hypo-
thèse ont cru trouver l'origine et le modèle de l'arc en tiers-point.

Cette invention, et le caractère des détails qui y étaient appropriés, durent obtenir d'autant plus
promptement les suffrages de tous les architectes, qu'ils leur offraient un moyen assuré de sur-
prendre l'admiration par la légèreté et la hardiesse des proportions. En effet, il est difficile de
ne pas céder à un pareil sentiment, à la vue de plusieurs édifices dont les planches XXXIX, XL

t» M. Le Beau, lions l'Eloge do M. l'abbé I-cbeuf, Acacl. des lus- savoir universel, il nvuït formé le projet de réunir, dans tin corps d'ou-

cnpi., tome XXIX, prouve que ce savant écrivain aurait exécuté avec vrnge, toutes les eon naissances qu'il avait acquise! sur cette partir si

succès un pareil ouvrage pour la France. Ses voyages et ses lectures in'tdrouanie do l'histoiro. En mourant, il confia l'exécution de son pro-

l'aviliem tellement familiarisa avec tes monumens du moyen âge, qu'il jet il un savant dont M. l.c Ite.ui ne nous apprend point le nom. Ce se-

y démêlait, pour ainsi dire au premiereoup-dVil, le caractère propre rait une espèce nouvelle d'An diplomatique qui punirait quelquefois

du cliaquc siècle. Sur l'invitation de M. Jolj'-de-Meury, magistrat d'un suppléer à la perte des titres.
 
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