Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
( aa )
sa description, il semble qu'il y a dans le texte quelque chose qui ne satisfait pas complè-
tement la pensée. Il parle un peu plus bas d'un fait relatif aux îles Pithécuses habitées
par les Arimes: ceci ne serait-il pas relatif aux danses qui avaient lieu dans le lac Gygès?

Or, Pline nous parle (1) des îles Calamines, Calaminée insulœ; il dit qu'elles étaient
flottantes et que les vents les poussaient d'un lieu à l'autre. Plusieurs auteurs, entre
autres Fulvius CJrsinus, dans ses notes, rapporte un fragment de Sotion, dans lequel
il est fait mention de la danse des îles qui sont dans un lac nommé Calamina ; un autre
auteur, Varron, de Re rustica (2), fait mention des îles situées au milieu d'un lac de Lydie,
et qu'on appelait Nympharum insulae, et qui dansaient au son de la flûte. Martianus
Capella (3) dit à ce sujet :

« Nonne, ipsius vetustatis persuasione cornpertum in Lydia INympharum insalas dici,
« quas etiam recentior afferentium Varro se vidisse testatur : quae in médium stagnum
«à continenli procedentes cantu tibiarum primo in circulum motae, dehinc ad littora
« revertuntur. »

Or je ne connais en Lydie que le lac Coloë, dont le nom, on ne peut le nier, a
une certaine analogie avec celui de Calamina?. Pour mettre d'accord Strabon, Pline et
Varron, je désirerais voir substituer le mot KaXajjuvaiç (Mes Calamines) au mot KaXàôouç
(les paniers), qui se trouve dans le texte de Strabon, qui ne se rattache à rien dans
le discours. La preuve, du reste, que ce passage a déjà frappé quelques critiques, c'est
que dans un manuscrit on a substitué le mot ÏII0HKOY2 (4) (les singes) au mot KAAA0OT2
(paniers). Ces observations, faites d'après l'examen sommaire des auteurs que je viens de
citer, auraient besoin d'être constatées par quelques critiques plus habiles que moi. Je
trouve cet avantage à ma proposition, c'est de pouvoir placer en Lydie un lac Calamine,
qui sans cela n'existerait pas, et de donner plus de suite au texte de Strabon.

Si maintenant il s'agit d'expliquer par un effet naturel ces danses des îles, il n'y a
aucune difficulté : car dans beaucoup de lacs d'Italie, et notamment à la Solfatare, près de
Tivoli, j'ai vu des îles flottantes formées d'agglomérats sablonneux et de roseaux dessé-
chés, et qui pouvaient porter quelques personnes. Je serais d'autant plus disposé à re-
garder les îles Calamines comme étant formées par le même phénomène, qu'on trouve
une analogie frappante entre leur nom et le mot x.aXajxoç, qui signifie en grec comme en
latin un roseau. Le mot de Strabon ^apaSo^oXoyoûvTsç porterait uniquement sur la sup-
position que ces îles flottantes dansent au son de la flûte.

m Liv. II, ch. XCV. * Strabon , édit. française, liv. XIII, tom. IV, p. 248,

m Liv. III, ch. XVII. note 2.

w Liv. I, ch. I, p. ai4-
 
Annotationen