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( 25 )

ment s de colonnes. Dans un autre endroit, on trouve, au milieu des arbres, de grandes
murailles qui ont sans doute appartenu au gymnase. Les ruines de cette ville offrent
généralement peu d'intérêt, on n'y découvre aucun édifice qui ait un caractère particu-
lier. Tous les fragments de marbre, les fûts de colonnes ont été enlevés par les Turcs,
et nous les retrouvons quelques lieues plus loin, décorant les tombeaux d'un vaste cime-
tière abandonné.

C'est à Tripolis que saint Philippe souffrit le martyre; cette ville devint, sous l'em-
pire byzantin, le siège d'un évêché. Jean Ducas, surnommé Vatacès, second empereur de
Nicée, y eut une entrevue avec Erthogroul, sultan des Turcs, en 1244- L'empereur y avait
fait établir une forteresse pour mettre à couvert la ville de Philadelphie; mais, en i3o6,
elle était au pouvoir des Turcs, qui partaient de là pour ravager les contrées environ-
nantes. Le versant méridional du Messogis était couvert de villes qui avaient acquis
sous l'empire romain une certaine importance. Les principales étaient Nysa et Tralles.
La première était située sur le versant même de la montagne (1), et divisée en deux par
un torrent ; les deux quartiers étaient tellement éloignés l'un de l'autre, que Strabon les
compare à deux villes distinctes. Ils étaient réunis par un pont de pierre, et sur une
autre partie du torrent était bâti l'amphithéâtre, sous lequel les eaux passaient sans être
aperçues. Nous avons déjà observé la même disposition dans les amphithéâtres de Per-
gameet de Gyzique. On y remarquait de plus un théâtre, un gymnase, un agora, et un
collège d'anciens sénateurs qu'on appelait Gérusia. Sur le chemin entre Tralles et Nysa,
et non loin de cette dernière ville, se trouvait le bourg d'Acharaca, où était situé le
Plutonium; c'était un bois magnifique, avec un temple de Pluton et de Proserpine,
au-dessous duquel on voyait un antre merveilleux appelé Gharonium.

On prétendait que les malades qui avaient confiance dans ces divinités trouvaient
en ces lieux la guérison de leur maladie par le secours de prêtres habiles qui leur ordon-
naient des remèdes d'après les songes qui leur étaient survenus. Us les menaient sou-
vent dans cette grotte, et les enfermaient quelquefois pendant plusieurs jours sans leur
donner aucune nourriture. L'entrée de la grotte était mortelle à quiconque n'y était pas
conduit par les prêtres eux-mêmes. Il y avait une grande panégyrie annuelle au
bourg d'Acharaca, dans laquelle les jeunes gens du gymnase, nus et frottés d'huile, ame-
naient un taureau et le lâchaient dans la grotte; l'animal, après avoir fait quelques pas,
tombait mort sur-le-champ. Ces détails font assez connaître que ce phénomène était
dû à la présence de l'acide carbonique, comme dans le Plutonium de Hiérapolis.

La ville de Nysa s'appelle aujourd'hui Eski-Hissar; elle est à peu de distance du village
de Nozli. Cette partie du Messogis est composée de terrains de transport, de sorte que
la physionomie de la montagne a complètement changé depuis l'antiquité. Il serait dif-
ficile de retrouver l'emplacement du Charonium qui déterminait celui d'Acharaca. La
partie des ruines de Nysa qui existe encore n'offre pas plus d'intérêt que celles
de Tripolis, dont j'ai dit plus haut quelques mots. On y retrouve les traces du pont
du théâtre et de l'amphithéâtre. La majeure partie de ces édifices est faite de moellons et
de briques; les marbres ont été enlevés par les Turcs. Cette ville a subsisté jusqu'à la
destruction de l'empire byzantin, car l'empereur Andronic s'y était fortifié pour s'opposer
à l'invasion musulmane.

La distance entre Nysa et Tralles est de quatre lieues. Toute cette montagne était
dans l'antiquité couverte d'habitations remarquables; il y avait dans la montagne un

<■> Strabon, liv. XIV, p. 649.

Tome III. ' . 7
 
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