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O )

saine. Autrefois les eaux étaient portées à Magnésie par un aqueduc que Ion observe
encore dans un parcours assez étendu. Il est couvert d'épaisses couches de stalactites; et
comme la source n'est pas fort élevée au-dessus du niveau de la plaine, cet aqueduc
est en forme de canal de deux mètres environ de hauteur. Cet endroit recul sans doute
le nom de Leucophrys à cause des rochers blanchâtres qui couronnent les crêtes du
Pactyas, et qui sont de calcaire crayeux. Le surnom de la divinité qu'on y adorait est
un surnom local, auquel il ne faut pas chercher d'autre signification. Nous voyons, dans
la même contrée Apollon, Glarien,—Diane Ephésienne,—Diane Pergaea, lous surnoms qui
désignent des dieux topiques.

En parlant du bourg de Leucophrys, Xénophon ne fait aucune mention du nom de
Magnésie. Cette ville existait pourtant alors, car sa fondation remonte à une antiquité
bien plus reculée. Elle dut sa création à une colonie de Magnésiens des environs de
Dotium en Thessalie(l), et arriva bientôt à un certain degré de puissance qui lui per-
mit d'entrer en lutte avec Ephèse elle-même. Mais, à l'époque de l'invasion des Trères
en Lydie, elle fut prise, et presque entièrement détruite. C'est à l'époque de son réta-
blissement qu'elle fut transportée au lieu où nous la voyons aujourd'hui. Elle fut re-
peuplée par les Milésiens et par quelques habitants d'Ephèse.

Aujourd'hui, les ruines couvrent une étendue de terrain considérable, depuis les
bains chauds jusqu'au delà du mont Thorax; et je compare la situation de cette ville à
celle d'Ephèse. Toute la crête du mont Thorax est couronnée par une muraille en gran-
des pierres de taille, ouvrage des rois grecs; elle est défendue de distance en distance
par des tours carrées. Les murailles descendent ensuite dans la plaine, et vont re-
joindre le lit du Léthseus, où on les retrouve encore presque intactes. Les piles construites
en grandes pierres de taille, que l'on retrouve dans le lit du fleuve, donnent à penser qu'à
une certaine époque il a été en partie renfermé dans l'enceinte. Du côté des eaux chaudes
on voit un stade entièrement conservé. Tous les gradins sont encore en place, et l'on
observe quelques piédestaux qui ont supporté des statues.

Le versant dû mont Thorax était taillé en terrasses formant plusieurs étages, sur
lesquels s'élevaient divers monuments. Le Gymnase est dans la plaine. C'est un vaste édi-
fice entièrement conservé, mais qui a tous les caractères de l'âge romain. Il se com-
pose d'une grande salle entourée d'autres salles plus petites, et disposées comme au
Gymnase d'Alexandria-Troas.

XVII.

Le temple, but de nos explorations et de nos travaux, s'élevait au milieu d'une en-
ceinte de murailles encore parfaitement conservées, et occupant la partie la plus basse de
la ville.

Il s'annonçait par un immense monceau de débris accumulés; mais, avec un peu
d'attention, on commençait à discerner toutes les parties de l'édifice.

Les colonnes de chacune des faces étaient tombées, en conservant leur distance
respective. L'entablement formait au milieu des joncs (car les marais ont envahi
l'aréa) une ligne de blocs de marbre très-régulière. Sur les façades, les frontons tom-
bés sans ordre formaient deux monceaux de décombres. Enfin, les pierres de la cella
s'élevaient au centre.

c,) Strabon, liv. XIV, page G47.
 
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