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Le pourtour de l'édifice était couvert de débris de toute espèce : chapiteaux, statues
brisées, colonnes d'un module différent de celui du temple, et enfin, du coté de l'ouest,
un massif séparé, qui paraissait avoir appartenu à un édifice distinct.

La petite mosquée est bâtie sur les ruines d'un autre édifice, et, dans l'angle sud-
ouest de l'enceinte, est une grande salle divisée en travées par des arcs qui ont été
richement décorés par des revêtements de marbre. J'estime que c'est la Gérousia.

Je ne reviendrai pas sur les dispositions des ruines; je les ai exposées dans le rapport.
Ce lieu était tout à fait désert; il fallut veiller à faire vivre les ouvriers et les matelots.
Des tentes furent dressées dans l'enceinte; nous occupâmes la mosquée, et je parvins,
non sans de grandes difficultés, à réunir tous les ouvriers qui m'étaient nécessaires.

Je ne me dissimulais pas la responsabilité que j'avais prise en acceptant une pareille
mission. Quelques fragments de bas-reliefs avaient bien été signalés; mais c'était plutôt
par une sorte d'intuition que j'avais déclaré que la frise existait. L'impatience de tout
le monde était extrême de savoir si, en effet, les pierres que je signalais comme
appartenant à la frise portaient des bas-reliefs. Aussi, avant même que l'installation
fut complète, un jour que j'étais allé à la montagne pour faire venir des planches,
MM. Boulanger et Clerget firent ouvrir la tranchée, et ne tardèrent pas à faire sortir de
terre un beau fragment de bas-reliefs. Je trouvai à mon retour tout le monde dans la
joie, car les matelots prenaient un intérêt aussi vif que nous-mêmes au résultat de
l'entreprise.

Ils savaient que le brave amiral Duperré leur en tiendrait compte.

Mais en même temps une fâcheuse observation venait nous contrister tous : nous étions
envahis par les eaux, et ce n'est qu'à force d'épuisements que nous pouvions opérer;
des seaux furent envovés de l'Expéditwe. Les morceaux qu'on venait d'extraire étaient
presque h fleur de terre; nous en avions qui étaient enfouis bien plus profondément, et
qui pesaient plusieurs tonneaux.

Une fois que les ouvriers furent au courant de l'ouvrage, ils travaillèrent sous les
ordres des matelots; toutes les machines furent dressées pour enlever des fouilles; sans les
briser, les frises et les corniches. J'avais remarqué, non sans surprise, que les différents
morceaux de l'enlablement étaient reliés ensemble par des ancres de fer scellées en
plomb. Une barre de fer- entrait dans le chapiteau et l'architrave; des tenons étaient
scellés dans chaque pierre de la frise, et les corniches étaient reliées de même. J'ai
rapporté au musée du Louvre plus de cent kilogrammes de fer et de plomb tirés des
ruines du temple. C'est ce svstème d'armature qui empêcha l'entablement de se disjoin-
dre lorsque l'édifice tomba, renversé par le tremblement de terre; mais nous eûmes une
peine infinie pour tirer les morceaux à mesure qu'ils se présentaient.

Il résultait de cet état de l'édifice, que toutes les parties de l'entablement étaient con-
temporaines de la fondation , et que nulle pierre n'a pu être placée après coup comme
restauration. Chacune des pierres porte, comme repère, une lettre gravée sur le lit su-
périeur. La série commence à l'angle S. E. par la lettre A. Nous nous sommes assu-
rés qu'aucune des pierres de la frise n'a été dérangée; de forts crampons de fer, scel-
lés en plomb, tenaient le chapiteau à l'architrave, et toutes les pièces de l'architrave
entre elles. La présence du fer dans un pareil édifice m'avait, j'en conviens, donné
quelques doutes sur l'âge de sa construction; mais je me suis assuré par moi-même
qu'au Parthénon d'Athènes les différentes pierres étaient également reliées en fer. J'ai
trouvé des traces de scellement de fer dans des tambours de colonnes qui n'avaient ja-
mais été déplacés.
 
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