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( "3 )

« Mais on aurait, au reste, à objecter que ces sculptures pourraient remonter à la construction du temple et vers
le temps d'Alexandre, étant au-dessous de l'idée que l'on peut se faire de la sculpture d'alors(l), d'après les belles médail-
les , et d'après des têtes et des statues qui, malgré le soupçon de n'être que des copies antiques, n'en sont pas moins
des œuvres remarquables. Peut-être aussi cette partie de l'Asie Mineure avait-elle porté la sculpture à moins de per-
fection que la Grèce. L'école de Magnésie n'a pas laissé une grande réputation, et, hors Bathyclès...., on ne cite au-
cun artiste de cette ville. Nos sculptures pourraient alors dater de la construction du temple, et vers le temps
d'Alexandre, sans être du même mérite que des têtes ou des statues qui, en ne les supposant que des copies, font en-
core si bien juger des productions qui leur auraient servi de modèles (2).

« Il me semble donc (ajoute M. de ClaracJ que l'on ne saurait assurer d'une manière positive que nos bas - re-
liefs remontent au temps d'Alexandre, et que, d'un autre côté, vu la différence qui peut avoir existé entre les talents
des artistes de Magnésie et de ceux de la Grèce (3), on ne peut non plus affirmer que ces bas-reliefs, j'entends les meil-
leurs, ne sont pas de cette époque. »

C'est positivement ce que je voulais démontrer. Comme rien dans le temple ne porte la trace d'une restauration
je conclus, jusqu'à preuve contraire, que la frise est du même temps que l'édifice. Cette sculpture est-elle magnifique,
médiocre, ou détestable? C'est ainsi que l'on travaillait en Asie quand le temple de Magnésie fut construit.

Après les observations de M. de Clarac sur un article de M. Raoul Rochette, publié dans le Journal des Savants w,
article dans lequel je ne suis pas même nommé, je n'aurais rien à ajouter si l'auteur de cet article, conformément à
son habitude d'aller recueillir en tous lieux ses opinions sur les monuments anciens, eût seulement rendu d'une ma-
nière intelligible les renseignements qu'il est allé puiser chez M. Clerget. Je ne saurais imaginer comment la section
d'architecture de l'Académie des Beaux-Arts a pu laisser passer de pareils non-sens sans en demander l'explication ;
mais il est avéré pour moi que M. Rochette n'a pu comprendre une phrase dans le genre de celle-ci(5) :

« L'appareil de ce mur (de la cella ) a offert une particularité neuve et curieuse : c'est l'espèce de soubassement qui
règne en saillie sur ce mur, jusqu'à une hauteur de quatre mètres, et qui, à cette hauteur, est orné d'un méandre ,
genre d'ornement courant de l'architecture grecque qui avait à Magnésie sa signification propre et locale. »

Cela veut dire tout simplement qu'à la hauteur du tiers inférieur des colonnes régnait sur le mur de la cella un ban-
deau orné d'un méandre. Jamais dans un temple périptère on n'a vu le mur de la cella s'élever sur un soubassement
en saillie : ce qui existe n'est ni neuf ni curieux, car cette décoration se retrouve sur la cella d'un grand nombre
de temples, à Aizani,àla Maison carrée de Nîmes. Au temple de Vienne, c'est le contraire qui serait une excep-
tion.

Il en est de même de la première phrase du préambule. — « Plusieurs questions graves de l'ordonnance des tem-
ples grecs se trouvent résolues par ce travail d'une manière contraire aux opinions qu'on s'en était faites. » C'est con-
forme aux opinions qu'il faudrait dire, car la construction du temple de Magnésie est en tout point conforme à celle
des temples d'Aizani et d'Aphrodisias, et la découverte de Magnésie n'a fait que confirmer la généralité des lois
d'Hermogène parmi les artistes grecs.

Je conviens cependant que l'auteur de l'article fait de bon gré amende honorable à ses premières opinions sur la re-
construction du temple de Magnésie à une époque de décadence. Il déclare que quelques-uns des morceaux de la frise
peuvent passer, sous le rapport de la composition et de l'exécution, pour un des plus beaux bas-reliefs qui nous restent
de l'antiquité.

Il me semble qu'il eût été dans l'intérêt de tout le monde d'entendre la communication que j'avais voulu faire
à l'Académie des Beaux-Arts : alors chacun eût pu raisonner en connaissance de cause; mais, comme le dit M. de
Clarac, la critique s'était irritée de ne pas voir assez vite les bas-reliefs de Magnésie. Et voilà comme certains acadé-
miciens écrivent l'histoire de l'art !

*,JÎB faudrait dire .« de la sculpture monumentale. » (3> Voyez plus haut ce que le même auteur dit de Phigalie.

(2) Est-il possible de comparer des statues qui doivent être placées (4) Journal des Savants, i845.

près du spectateur, avec des bas-reliefs de o,8of de haut qui étaient (5> Novembre i845. P. 643.
à plus de douze mètres de hauteur.
 
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