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leur, lui soit délivré si ce mode de placement entre dans ses
vues.
« Agréez, Monsieur et cher Collègue, l'assurance de ma
haute considération.
« Le Ministre secrétaire d'État des finances,
« HUMANN. »
(Le Minisire des affaires étrangères, M. le duc de Broglie,
adresse M. Texier à M. l'ambassadeur de France à Cons-
tantinople, comme chargé d'une mission scientifique en
Orient.
Une lettre semblable est adressée à M. le consul général
de France à Alexandrie.)
XII.
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.
DIRECTION POLITIQUE.
« Paris, le 18 juin 1833.
« Monsieur l'ambassadeur,
« Cette lettre vous sera présentée par M. Ch. Texier, que
M. le Ministre de l'instruction publique envoie en Orient
pour se livrer à des recherches archéologiques dans les
bibliothèques et dans les villes anciennes de la Turquie et
de l'Asie Mineure. C'est sur la recommandation des Académies
des beaux-arts et des inscriptions et belles-lettres qu'a été
confiée à M. Texier cette honorahle et importante mission.
a J'attends, Monsieur l'ambassadeur, de votre zèle éclairé
que vous vous empresserez d'accueillir M. Texier avec tout
l'intérêt que mérite l'entreprise dont il est chargé, et que vous
vous ferez un plaisir de contribuer, en tout ce qui dépendra
de vous, à lui en faciliter la réussite .c'est un point sur lequel
je m'en rapporte pleinement à ce que pourront vous suggérer
votre prudence et vos lumières. Je recommande personnelle-
ment M. Texier à votre bienveillance, et vous prie de lui ac-
corder vos bons offices dans toutes les occasions où ils lui se-
raient nécessaires.
« Recevez, Monsieur l'ambassadeur, l'assurance de ma
considération très-distinguée.
«V. BROGLIE. »
XIII.
INSTITUT DE FRANCE.
ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Les rapports que M. Texier adressa à M. le Ministre de
l'instruction publique au retour de son premier voyage, et
qui furent transmis à l'Académie des inscriptions et belles-
lettres , intéressèrent si vivement ce corps savant, que la com-
mission chargée de diriger le voyage en Asie, écrivit à M. le
Ministre la lettre suivante :
« Monsieur le Ministre,
« Vous avez eu la bonté de communiquer à l'Académie, il
y a déjà plusieurs mois, un rapport que vous avait adressé
M. Texier, relativement aux antiquités par lui découvertes
dans l'Asie Mineure, et qui avaient échappé jusqu'ici aux in-
vestigations des voyageurs européens. Ces découvertes inspi-
rèrent un si grand intérêt à l'Académie, et lui firent concevoir
de si vives espérances pour la suite du voyage de M. Texier,
s'il était mis à même de prolonger son séjour dans l'Orient,
et d'étendre ses recherches , qu'elle me cbargea de solliciter ,
tant auprès de vous, M. le Ministre, qu'auprès de M. le Mi-
nistre de l'intérieur, une nouvelle allocation de fonds. M. le
Ministre de l'intérieur répondit à l'Académie qu'il était dans
l'impossibilité de se rendre à son désir. Sans doute, l'époque
avancée de l'exercice 1834 » et les engagements précédemment
contractés par ce Ministre, étaient le motif de son refus. De-
puis ce temps , le voyage de M. Texier a produit de nouveaux
résultats tout à fait inattendus et non moins intéressants que
les premiers.
« Les détails qu'il a donnés à cet égard, à quelques mem-
bres de l'Académie, dans des lettres écrites de Smyrne à la
fin d'octobre , et dont elle a eu communication, sont sans
doute connus de vous , M. le Ministre, par sa correspondance
avec vous , et par le rapport qu'il a dû vous en faire; ils n'ont
pu que renouveler les vœux que l'Académie avait exprimés
précédemment, en faveur d'un voyageur aussi zélé, dont les
travaux ont déjà été couronnés de succès si remarquables, et
duquel on peut tout espérer, si les moyens et l'appui du
Gouvernement ne lui manquent point. Malheureusement, les
fatigues inséparables d'un tel voyage, surtout lorsqu'on est
obligé de se soumettre à une sévère économie, ont porté une
atteinte grave à la santé de M. Texier, ce qui a retardé l'envoi
de ses rapports et de ses dessins. Il a dû vous faire connaître
la somme qui lui est rigoureusement nécessaire pour repren-
dre en i835 la continuation de son vovage, d'une manière
utile et conciliable avec les soins qu'exige sa santé. Il est bien
à désirer que les fonds lui soient envoyés assez tôt pour qu'il
puisse se mettre en route avant la fin de mars.
« L'Académie, M. le Ministre, sait parfaitement qu'en solli-
citant votre intérêt pour M. Texier et pour le succès de son
voyage, elle entre tout à fait dans vos vues. Elle m'a charge
de faire, dans le même objet, une nouvelle démarche auprès
de M. le Ministre de l'intérieur; elle a lieu de croire qu'au
commencement d'un nouvel exercice, il n'éprouvera pas la
même difficulté à concourir à une entreprise honorable pour
le Gouvernement et pour la France, et qui n'intéresse pas
moins les arts que la science de l'antiquité. L'Académie ose
vous prier de recommander cet objet à Monsieur votre Col-
lègue.
« Agréez, je vous prie, etc.
« Signé : SYLVESTRE DE SACY. »
XIV.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
SÉANCE DU 1er JUIN l835.
(Dans la séance du 1er juin (835, l'honorable M. Baude fit, à la tribune,
la proposition suivante : )
« M. Baude. A l'époque où le budget a été présenté, l'im-
portance des travaux de M. Texier, qui explore dans ce mo-
ment l'Asie Mineure, n'avait été révélée ni au public, ni
au Ministre, et c'est ainsi que, dans la proposition de crédits
soumise à votre discussion, il n'en avait été tenu aucun
compte.
« M. Texier est non-seulement un voyageur très-intrépide,
très-savant, réunissant une foule de connaissances qui se fé-
condent réciproquement; c'est encore un voyageur heureux.
Si l'on désirait des détails sur ses travaux, j'engagerais quel-
ques-uns de nos honorables collègues qui font partie de l'Aca-
démie des sciences ou de l'Académie des inscriptions et belles-
lettres à se charger de vous les rappeler. Je me contenterai
de dire en peu de mots que M. Texier a fait de véritables dé-
leur, lui soit délivré si ce mode de placement entre dans ses
vues.
« Agréez, Monsieur et cher Collègue, l'assurance de ma
haute considération.
« Le Ministre secrétaire d'État des finances,
« HUMANN. »
(Le Minisire des affaires étrangères, M. le duc de Broglie,
adresse M. Texier à M. l'ambassadeur de France à Cons-
tantinople, comme chargé d'une mission scientifique en
Orient.
Une lettre semblable est adressée à M. le consul général
de France à Alexandrie.)
XII.
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.
DIRECTION POLITIQUE.
« Paris, le 18 juin 1833.
« Monsieur l'ambassadeur,
« Cette lettre vous sera présentée par M. Ch. Texier, que
M. le Ministre de l'instruction publique envoie en Orient
pour se livrer à des recherches archéologiques dans les
bibliothèques et dans les villes anciennes de la Turquie et
de l'Asie Mineure. C'est sur la recommandation des Académies
des beaux-arts et des inscriptions et belles-lettres qu'a été
confiée à M. Texier cette honorahle et importante mission.
a J'attends, Monsieur l'ambassadeur, de votre zèle éclairé
que vous vous empresserez d'accueillir M. Texier avec tout
l'intérêt que mérite l'entreprise dont il est chargé, et que vous
vous ferez un plaisir de contribuer, en tout ce qui dépendra
de vous, à lui en faciliter la réussite .c'est un point sur lequel
je m'en rapporte pleinement à ce que pourront vous suggérer
votre prudence et vos lumières. Je recommande personnelle-
ment M. Texier à votre bienveillance, et vous prie de lui ac-
corder vos bons offices dans toutes les occasions où ils lui se-
raient nécessaires.
« Recevez, Monsieur l'ambassadeur, l'assurance de ma
considération très-distinguée.
«V. BROGLIE. »
XIII.
INSTITUT DE FRANCE.
ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Les rapports que M. Texier adressa à M. le Ministre de
l'instruction publique au retour de son premier voyage, et
qui furent transmis à l'Académie des inscriptions et belles-
lettres , intéressèrent si vivement ce corps savant, que la com-
mission chargée de diriger le voyage en Asie, écrivit à M. le
Ministre la lettre suivante :
« Monsieur le Ministre,
« Vous avez eu la bonté de communiquer à l'Académie, il
y a déjà plusieurs mois, un rapport que vous avait adressé
M. Texier, relativement aux antiquités par lui découvertes
dans l'Asie Mineure, et qui avaient échappé jusqu'ici aux in-
vestigations des voyageurs européens. Ces découvertes inspi-
rèrent un si grand intérêt à l'Académie, et lui firent concevoir
de si vives espérances pour la suite du voyage de M. Texier,
s'il était mis à même de prolonger son séjour dans l'Orient,
et d'étendre ses recherches , qu'elle me cbargea de solliciter ,
tant auprès de vous, M. le Ministre, qu'auprès de M. le Mi-
nistre de l'intérieur, une nouvelle allocation de fonds. M. le
Ministre de l'intérieur répondit à l'Académie qu'il était dans
l'impossibilité de se rendre à son désir. Sans doute, l'époque
avancée de l'exercice 1834 » et les engagements précédemment
contractés par ce Ministre, étaient le motif de son refus. De-
puis ce temps , le voyage de M. Texier a produit de nouveaux
résultats tout à fait inattendus et non moins intéressants que
les premiers.
« Les détails qu'il a donnés à cet égard, à quelques mem-
bres de l'Académie, dans des lettres écrites de Smyrne à la
fin d'octobre , et dont elle a eu communication, sont sans
doute connus de vous , M. le Ministre, par sa correspondance
avec vous , et par le rapport qu'il a dû vous en faire; ils n'ont
pu que renouveler les vœux que l'Académie avait exprimés
précédemment, en faveur d'un voyageur aussi zélé, dont les
travaux ont déjà été couronnés de succès si remarquables, et
duquel on peut tout espérer, si les moyens et l'appui du
Gouvernement ne lui manquent point. Malheureusement, les
fatigues inséparables d'un tel voyage, surtout lorsqu'on est
obligé de se soumettre à une sévère économie, ont porté une
atteinte grave à la santé de M. Texier, ce qui a retardé l'envoi
de ses rapports et de ses dessins. Il a dû vous faire connaître
la somme qui lui est rigoureusement nécessaire pour repren-
dre en i835 la continuation de son vovage, d'une manière
utile et conciliable avec les soins qu'exige sa santé. Il est bien
à désirer que les fonds lui soient envoyés assez tôt pour qu'il
puisse se mettre en route avant la fin de mars.
« L'Académie, M. le Ministre, sait parfaitement qu'en solli-
citant votre intérêt pour M. Texier et pour le succès de son
voyage, elle entre tout à fait dans vos vues. Elle m'a charge
de faire, dans le même objet, une nouvelle démarche auprès
de M. le Ministre de l'intérieur; elle a lieu de croire qu'au
commencement d'un nouvel exercice, il n'éprouvera pas la
même difficulté à concourir à une entreprise honorable pour
le Gouvernement et pour la France, et qui n'intéresse pas
moins les arts que la science de l'antiquité. L'Académie ose
vous prier de recommander cet objet à Monsieur votre Col-
lègue.
« Agréez, je vous prie, etc.
« Signé : SYLVESTRE DE SACY. »
XIV.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
SÉANCE DU 1er JUIN l835.
(Dans la séance du 1er juin (835, l'honorable M. Baude fit, à la tribune,
la proposition suivante : )
« M. Baude. A l'époque où le budget a été présenté, l'im-
portance des travaux de M. Texier, qui explore dans ce mo-
ment l'Asie Mineure, n'avait été révélée ni au public, ni
au Ministre, et c'est ainsi que, dans la proposition de crédits
soumise à votre discussion, il n'en avait été tenu aucun
compte.
« M. Texier est non-seulement un voyageur très-intrépide,
très-savant, réunissant une foule de connaissances qui se fé-
condent réciproquement; c'est encore un voyageur heureux.
Si l'on désirait des détails sur ses travaux, j'engagerais quel-
ques-uns de nos honorables collègues qui font partie de l'Aca-
démie des sciences ou de l'Académie des inscriptions et belles-
lettres à se charger de vous les rappeler. Je me contenterai
de dire en peu de mots que M. Texier a fait de véritables dé-