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de poissons , d'oiseaux empaillés, de coquilles; on admire sa
collection, on le complimente sur ses travaux; mais, au mo-
ment où il parle de publication , lorsqu'il tire de sa poche le
fatal prospectus pour souscrire, alors tout change, les visages
s'allongent, et on se borne à le recommander au Gouverne-
ment, qui doit ainsi finir ce qu'il a commencé.

Tout le contraire a lieu chez nos voisins: là, aucun cours
gratuit, des bibliothèques publiques rares, et où l'on est obligé
de demander la veille le livre que l'on veut consulter; peu de
facilité à acquérir la science; mais, une fois acquise, tout de-
vient favorable pour en tirer parti. Il existe en Angleterre ,
d'après le recensement fait en 1812, plus de douze cents per-
sonnes ayant de 3,ooo à 400,000 livres de rentes; deux mille
bibliothèques répandues dans les châteaux, qui, en grande
partie, acquièrent les ouvrages de luxe. Chez nous, c'est le
Gouvernement qui doit y suppléer, et il ne peut pas trouver
une meilleure occasion de le faire qu'en faveur de M. Texier,
qui a fait d'importantes découvertes, à travers beaucoup de
difficultés et de dangers; découvertes qui seraient perdues
pour le public , pour les amis des arts, et la gloire nationale,
s'il n'avait pas le moyen de les faire connaître.

J'appuie donc l'allocation demandée en sa faveur.

XXVI.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

MONITEUR DU 6 JUIN 1838, PAGE 1560.

LE CRÉDIT DE 12,000 FRANCS RÉCLAMÉ A LA TRIBUNE.

M. Auguis. Je profiterai de cette occasion pour demander
quel est l'emploi qu'on fait de certains fonds votés avec une
destination particulière. Pendant trois ans de suite, vous avez
vu figurer, au budget de l'instruction publique, une somme de
12,000 fr. accordée à un voyageur très-savant qui a pénétré
au cœur de l'Asie Mineure, qui a fait des découvertes de tous
les genres, plus importantes les unes que les autres. Ces dé-
couvertes ont été soumises aux différentes sections de l'Insti-

tut , qui toutes leur ont donné leur approbation , et elles sont
devenues l'objet de rapports très-fa vota blés.

Or, vous n'apprendrez pas sans surprise que ce fonds de
12,000 fr., qui avait été voté pour i838, a été détourné de
sa destination , et qu'il est affecté à payer le voyage d'un autre
savant qu'on envoie visiter à son tour les lieux déjà parcou-
rus avec tant de succès par le premier voyageur. C'était lui
qui avait ouvert la route, qui avait signalé les monuments,
qui les avait dessinés, qui les avait décrits, qui les avait rap-
portés en France , qui les a soumis à l'examen des corps com-
pétents; et aujourd'hui la somme que vous aviez affectée à la
continuation de ces travaux importants a été retirée à celui
pour lequel elle était votée, pour recevoir une autre desti-
nation.

XXVII.
LETTRE ÉCRITE PAR M. BAUDE, DÉPUTÉ,

QUI AVAIT FAIT LA PROPOSITION DE VOTER UN CRÉDIT SPÉCIAL POUR
LES VOYAGES DE M. TEXIER.

« 21 juillet 1838.
« Monsieur ,

« M. de Salvandy était encore hier à la campagne, et ce n'est
que ce matin que j'ai enfin pu le joindre. Je crois n'avoir omis,
dans l'audience assez longue qu'il m'a donnée, aucune des
considérations qui pouvaient le convaincre de la légitimité de
vos droits ; j'ai le regret de n'y avoir point réussi et d'avoir
emporté la conviction que toute démarche ultérieure serait
inutile auprès de lui. Il serait trop long de reproduire, par
écrit, notre conversation; mais si un matin vous passez dans
la rue de l'Université, je vous dirai les raisons, fort mauvaises
à mon sens, sur lesquelles il fonde son refus : une des prin-
cipales est que le crédit de 12,000 fr. de 1838 a déjà en grande
partie reçu une autre destination.

« Votre tout dévoué,

« Fr. BAUDE. »

Cette affaire fut de nouveau portée à la tribune dans les années suivantes ,;I); mais ces réclamations ayant pris un caractère
politique, je m'abstiens de les reproduire ici.

Ce rappel, dont personne n'a jamais expliqué les motifs, m'a empêché d'explorer les provinces de la mer Noire. J'ai dû re-
cueillir toutes les pièces justificatives de cette entreprise pour faire connaître comment la Description de F Asie Mineure ne
justifie pas complètement son titre, puisqu'elle offre une lacune importante.

(1) Voyez le Moniteur du 14 juillet 1839, page 1353, et du 6 mai 1841.
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