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L’UNIVERS.

principes avaient dirigé les artistes de
ce pays. U n’est pas probable que le
style de l’architecture phrygienne, dont
on retrouve quelques exemples, ait été
pratiqué longtemps par les Bithyniens ,
qui, voisins des côtes de la mer, et en
relations constantes avec les colonies
grecques , durent suivre dans leurs arts
l’impression que donnait aux peuples
d’Asie le génie hellénique.
Tous les monuments de l’antiquité
que l’on rencontre en Bithynie sont de
l’époque romaine. Presque tout ce que
les princes byzantins avaient bâti avec
une rapidité qui témoignait plutôt du
désir de jouir vite que de faire des
choses durables, a été anéanti par
suite des guerres, des tremblements de
terre et des renouvellements qu’a mo-
tivés une domination nouvelle. Les
débris épars de ces temps reculés, de-
venus plus rares de jour en jour, acquiè-
rent encore plus de prix aux yeux de
l’historien qui les conserve avec respect,
comme les derniers témoins d’une bril-
lante époque. Les contrées moins favo-
risées de la nature, dont les sites sau-
vages, hérissés de rochers, ont été
dédaignés par les populations modernes,
nous offriront une plus ample moisson
d’antiquités; mais nous avons cru de-
voir recueillir scrupuleusement les mo-
numents byzantins de Bithynie, qui
ne brillent" pas par la perfection du
style, mais qui se rattachent par des
liens précieux a notre histoire nationale.
CHAPITRE IV.
NICOMEDIE MÉTROPOLE.
ASTACUS. OLBIA.
Lorsque les premiers colons grecs
arrivèrent sur les côtes d’Asie, ils choi-
sirent les sites les plus favorables pour
le développement du commerce et de
l’agriculture. Les Mégariens remontè-
rent la Propontide et s’établirent au
fond d’un vaste golfe situé à l’entrée du
Bosphore de Thrace.
ASTACUS.
Tous ces lieux étaient alors sans nom ;
le chef de la colonie, nommé Astacus, tils
d’Olbia, qui en sa qualité de navigateur

fut déclaré fils de Neptune, fonda une ville
à laquelle il donna son nom , et le golfe
lui-même prit le nom de la ville. Les
Mégariens arrivèrent en Asie vers le
commencement de la dix-septième olym-
piade, c’est-à-dire sept cent douze ans
avant J.-C. Memnon (1) rapporte, le
passage suivant : « Astacus était habitée
par une colonie de Mégariens au com-
mencement de la dix-septième olym-
piade; ils donnèrent à la ville le nom
d’Astacus pour obéir à l’oracle, en mé-
moire d’un certain Astacus, l’un des
Spartes habitant de Thèbes. » Si en effet
la ville d’Astacus fut détruite par Lysi-
maque , elle ne dura que pendant une
période de quatre cents ans, et les
habitants furent transportés à Nico-
médie par le fondateur de cette nouvelle
ville (2). La prospérité de la colonie nais-
sante ne tarda pas à porter ombrage aux
chefs indigènes, qui attaquèrent et sou-
mirent les nouveaux colons. Dédal-
sès, le chef de la dynastie bithynienne,
incorpora dans ses États les deux villes
grecques, et Astacus tomba sous les
coups de Lysimaque pendant la guerre
que ce prince livra à Zipœtès. .Cet évé-
nement doit être placé entre 328 et 324
av. J.-C., cette dernière date étant celle
de la mort de Lysimaque. 'Le succes-
seur de Zipœtès, Nicomède Ier, appela
dans la nouvelle capitale qu’il venait
de fonder les débris de la population
d’Astacus; ce qui n’empêcha pas cette
ville ue se relever en partie de ses ruines,
tout en laissant à Nicomédie la supré-
matie qu’elle avait conquise.
Pausanias (3), en décrivant les objets
d’art conservés dans l’enceinte d’O-
lympie, mentionne une statue d’ivoire
de Nicomède 1er, roi de Bithynie « qui
a donné son nom à la plus grande ville
de ce royaume, car Nicomédie s’appelait
anciennement Astacus ».
C’est du moins l’opinion de Strabon;
mais il n’en est pas moins vrai que
longtemps après cette époque Astacus
est mentionnée par plusieurs auteurs
comme existant sur le rivage du golfe
Astacène concurremment avec Nico-
médie; ce fait est facile à expliquer en
(i) Memnon apud Pholinm, ch. XXI,
(i) Strabon, XII, 563.
(3) Liv. V, ch. i2.
 
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