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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 1) — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.1313#0012
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----- 11 ---- [ ARMOIRE ]

« planches avec soin, pièce à pièce, et à l'aide de l'instrument
« à joindre dont se servent les tonneliers et les menuisiers (le
« sergent). On les assujettit au moyen de la colle de fromage.... »

L'auteur donne ici la manière de faire cette colle : «__Les tables

« assemblées au moyen de cette colle, quand elles sont sèches,
« adhèrent si solidement, qu'elles ne peuvent être disjointes ni
« par l'humidité ni par la chaleur. Il faut ensuite les aplanir avec
« un fer destiné à cet usage. Ce fer, courbe et tranchant à la
« partie intérieure, est muni de deux manches, afin qu'il puisse
« être tiré à deux mains. Il sert à raboter les tables, les portes
« et les écus, jusqu'à ce que ces objets deviennent parfaitement
« unis. Il faut ensuite les couvrir de cuir, non encore tanné, de
« cheval, d'âne ou de bœuf. Après l'avoir fait macérer dans
« l'eau et en avoir raclé les poils, on en exprimera l'excès d'eau :
« dans cet état d'humidité, on l'appliquera (sur le bois) avec la
« colle de fromage. » Dans le chapitre xix, Théophile indique le
moyen de couvrir ces panneaux, revêtus de cuir, d'un léger enduit
de plâtre cuit, ou de craie ; il a le soin de recommander l'emploi de
la toile de lin ou de chanvre, si l'on n'a pas de peau à sa disposition ;
puis enfin, au chapitre suivant, il donne les procédés pour peindre
ces tables ou portes en rouge, ou de toute autre couleur, avec de
l'huile de lin, et de les couvrir d'un vernis.

Le goût pour les meubles plutôt décorés par la peinture que
par la sculpture parait s'être affaibli à la fin du xive siècle ; à cette
époque, les moulures et les ornements taillés dans le bois prennent
de l'importance et finissent par se substituer entièrement à la
polychromie. Il faut dire qu'il en était alors de la menuiserie
et de l'ébénisterie comme de la construction des édifices ; on
aimait à donner à la matière employée la forme qui lui convenait.
Les larges panneaux, composés d'ais assemblés à grain d'orge,
mais non barrés, emboîtés ou encadrés, exigeaient des bois
parfaitement secs, si l'on voulait éviter qu'ils ne vinssent à se
voiler ; ils se désassemblaient facilement ou se fendaient, malgré
les préparations auxquelles ils étaient soumis et les toiles ou
parchemins collés à leur surface. On prit donc, pendant les xiv"
et xve siècles, le parti de ne donner aux panneaux des meubles
que la largeur d'une planche, c'est-à-dire de 0,18 à 0,2o centi-
mètres, et d'encadrer ces panneaux afin de les maintenir planes,
d'empêcher leur coffinage. Ce fut une véritable révolution dans
la menuiserie et l'ébénisterie. La construction et la forme des
meubles, soumises à ce nouveau principe, changèrent d'aspect.
 
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