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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 1) — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.1313#0108
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[ ÉCRAN | — 104

gja

ÉCRAN, s. m. Garde-feu..Sorte de claie en osier que l'on plaçait
devant le l'eu afin de ne point être incommodé par la trop grande
chaleur '.

« Tables, tretiaulx, fourmes, escrans2. »

Les appartements, pendant le moyen âge et jusqu'au xvne siècle,
étaient chauffés au moyen de irès-grandes cheminées dans lesquelles
on brûlait des tronçons d'arbres énormes (voy. dans le Dictionnaire
raisonné de F Architecture le mot cheminée) ; ces feux devaient être
tellement ardents, qu'on ne pouvait s'en approcher sans risquer,
tout au moins, de roussir ses vêtements. Ces écrans en osier, plus
ou moins grands, tempéraient la chaleur qui arrivait tamisée à
travers les mailles de la claie ; ils étaient montés sur pieds, de
manière à pouvoir être posés comme bon semblait. On fabriquait
encore des écrans de ce genre, dans l'ouest de la France, à la fin
du siècle dernier ; souvent aussi on se contentait de les suspendre
par deux boucles au manteaii de la cheminée, pour pouvoir se
chauffer les pieds sans avoir le visage brûlé. Nos aïeux prenaient,
pour rendre le voisinage du feu agréable, une foule de précautions
de détail qui indiquent combien on appréciait ce compagnon
indispensable des longues soirées d'hiver. Si le feu était ardent et
remplissait l'âtre, on approchait les écrans, petits et grands, que
l'on disposait comme des mantelets pour tempérer le rayonnement
de la flamme et de la braise ; si le feu commençait à s'éteindre et
n'occupait plus qu'un petit espace du foyer, on s'asseyait sous le
manteau de la cheminée, sur des escabeaux. Parfois des lambre-
quins, accrochés au manteau, préservaient le visage des personnes
qui voulaient se chauffer debout, en se tenant d'une main à des
poignées scellées sous le grand linteau de la cheminée.

Voici (fig. 1) la copie d'un meuble qui sert à la fois de siège et

i « A Noël l'escrainier, pour II grans écrans d'osier; à lui pour II petits écrans
d'osier achetés pour la chambre du roy et de Monseigneur de Valois. » Compte des
dépenses du roi Charles VI, année 1382.

! Le Miroir de Mariage; Eustache Deschamps, xivc siècle.
 
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