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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 1) — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.1313#0249
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---- 239 ---- [ SCRIPTI01NALE ]

rouleaux rangés dans la petite botte ; à l'extrémité de la queue, en
A, l'écritoire dans son trou. Une feuille de vélin est déployée sur le
scriptionale ; lès tablettes supérieure et inférieure, dépassant la
boite, permettaient de prendre et de porter facilement ce petit
meuble. Nous trouvons, à la porte de droite de la façade occidentale
de la cathédrale de Chartres, dont les sculptures appartiennent au
xne siècle, des scriptionales à peu près semblables à celui-ci.

Les écoliers qui fréquentaient, pendant les xne et xme siècles, les
écoles des monastères et des cathédrales portaient avec eux ces
scriptionales, dans lesquels ils plaçaient ce qu'il faut pour écrire,
comme aujourd'hui les jeunes gens qui suivent les cours se
munissent de cahiers-pupitres pour prendre des notes. Lorsqu'on
cessait d'écrire, on bouchait l'encrier de corne et on le suspendait
à sa ceinture ; le scriptionale, on le plaçait sous son bras, avec
les plumes et peaux de vélin qu'il contenait. Quant aux scrip-
tionales à pieds, ils ressemblent assez à nos guéridons, si ce n'est
que la tablette supérieure est carrée et inclinée. On voit ces
meubles figurés dans un grand nombre de manuscrits ; ils paraissent
avoir été souvent assez richement décorés et fabriqués en métal
ou en bois.

Dans la fig. 2, copiée sur une vignette du xe siècle1 représentant
saint Jean ailé, on voit un scriptionale à trois pieds et dont la
tablette supérieure inclinée est portée par trois branches. Ce
meuble parait être en métal ; mais ici l'écritoire est portée par
l'aigle de l'évangéliste. Une belle vignette d'un évangéliaire du
ixe siècle, faisant partie de la bibliothèque d'Amiens, représente
saint Luc ayant devant lui un scriptionale dont la forme est sin-
gulière2. Nous le donnons ici (fig. 3). Il semblerait que le support
A était en métal, en fer ou cuivre, et que la tablette B, sur laquelle
on écrivait, pouvait s'enlever et s'incruster au moyen des deux
tasseaux C sur la planchette fixe E. Cette disposition d'une tablette
mobile paraît se présenter fréquemment, et elle était justifiée par
la nécessité où se trouvait le copiste de tendre sa feuille de vélin
pour écrire ou peindre, au moyen de fils passant à travers de
petits trous ménagés dans les tasseaux C, comme on tend la peau
d'un tambour. Ce qui prouve que les copistes et les dessinateurs et
peintres en miniature tendaient les peaux de vélin avant de s'en

1 fiibiia sacra. Bib. imp., f. lat., n° 10.

2 Noire dessin représente ce meuble d'une façon moins conventionnelle que la
vignette du manuscrit, afin de rendre sa forme et sa construction plus intelligibles.
 
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