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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 1) — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.1313#0043
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— & — [ CHAISE ]

CASIER, s. m. Sorte de garde-manger en forme de huche
(voy. huche).

CHAALIT, s. m. Vieux mot employé pour bois de lit (voy. lit).

CHAISE, s. f. Chaire, chaière, forme, fourme. Siège garni de
bras et dossier, quelquefois de dais pendant les xiv° et xve siècles.
Nous comprenons dans cet article tous les sièges, meubles, et
même les trônes, en bois ou en métal, sauf les sièges pliants,
faudesteuils (voyez ce mot). Quant aux chaires en marbre et en
pierre, nous les considérons comme immeubles, et nous renvoyons
nos lecteurs au Dictionnaire d'Architecture, dans lequel ces objets
sont décrits.

Il semble que, dès les premiers temps du moyen âge, on ait
voulu donner aux sièges une élégance et une richesse particulières ;
il est à remarquer que, plus les meubles se rattachent à l'usage
personnel, et plus ils sont traités avec luxe. Les vêtements étant
fort riches, on comprendra ce besoin de mettre en harmonie
avec eux les meubles destinés, pour ainsi dire, à les compléter.
Si un personnage, vêtu de couleurs éclatantes et d'étoffes pré-
cieuses, s'assied dans une chaire grossière, comme matière
et comme travail, la disparate sera trop choquante. On ne sera
donc pas étonné si les exemples de sièges que nous donnons
ici sont, relativement aux autres meubles, d'une richesse re-
marquable.

Les chaires étaient déjà fort anciennement incrustées d'or,
d'ivoire, d'argent, de cuivre, composées de marqueterie, recou-
vertes d'étoffes brillantes, non point, comme cela se pratique de
nos jours, par des tissus cloués, rembourrés et fixes, mais par
des coussins et des tapis mobiles, attachés par des courroies,
ou jetés sur le bois. Ces sortes de meubles étaient rares d'ail-
leurs; dans la pièce principale de l'appartement, il n'y avait,
la plupart du temps, qu'une seule chaire, place d'honneur,
réservée au seigneur, au chef de la famille ou à l'étranger de
distinction que l'on recevait. Autour de la pièce, on ne trouvait
pour s'asseoir que des bancs, des bahuts, des escabeaux, de petits
pliants, ou même parfois des coussins posés sur le carreau. Dans
les chambres à coucher, il y avait aussi une seule chaire et des
bancs; de même dans la salle où l'on mangeait. La chaire ou
chaise est toujours le trône du maître ou de la maltresse; cet
usage était d'accord avec les mœurs féodales. Si le chef de la

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