Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 1) — Paris, 1858

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.1313#0138
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
[ IMAGE J --- 134 ---

bien fermée, entre les deux épaules. L'ayant ouverte, le prieur et
les assistants constatèrent l'existence de reliques précieuses déposées
dans le corps de la statue, qui dès lors fut placée sur le nouveau
maître autel, où elle demeura exposée à la vénération des nombreux
pèlerins qui affluaient à l'abbaye de toutes parts. Le même historien
ajoute que, les moines ayant été accusés de satisfaire leur avarice
par les offrandes de ce grand concours de peuple, ils se virent
obligés, pour se mettre à couvert de ce reproche, d'empêcher qu'on
ne baisât ni ne touchât l'image miraculeuse.

Les images de cire étaient aussi foi't en usage pendant le moyen
âge ; on en plaçait dans les églises et même dans les palais. Ces
images représentaient des donateurs ou des personnages vénérés
dont on voulait perpétuer la mémoire ; on les revêtissait d'habits
comme des personnes vivantes, et elles demeuraient en place
jusqu'au moment où elles tombaient de vétusté. Les sorciers,
pendant le moyen âge, considéraient les images de cire qu'ils se
plaisaient à façonner, comme un des moyens les plus puissants
d'influence sur la destinée de ceux qu'ils prétendaient soumettre à
leur volonté. Dans la célèbre procédure contre les templiers, sous
le règne de Philippe le Bel, il est question d'images du roi percées
de styles, employées comme maléfices contre ce prince. Les sorciers
baptisaient aussi certaines images de cire. « Il y a néanmoins des
gens assez abandonnés de Dieu, dit le savant docteur Thiers en
son Traité des superstitionsl, pour baptiser des figures de cire, afin
de faire mourir les personnes qu'ils haïssent. Et voici les cérémo-
nies qu'ils pratiquent dans ce cas : ils font une image de cire
entière, et avec tous ses membres, la mettent tout de son long
dans une boite qui se ferme avec un couvercle, prennent de l'eau
dans le creux de leur main, la jettent sur cette image, en disant :
« N. Ego te baptizo, etc. » Ils récitent ensuite le petit office de la
Vierge, et quand ils en sont au psaume.... entre generatione et

générâtionem, , ils prennent une épine d'O__ de laquelle ils

piquent légèrement l'endroit du cœur de l'image, et achèvent le
petit office. Le lendemain ils font la même cérémonie et enfoncent
l'épine plus avant. Le troisième jour ils en font autant et enfoncent
l'épine tout entière, achèvent l'office, et le neuvième jour ils

ont ce qu'ils souhaitent.....» Dans un autre passage2, il ajoute :

« qu'il était des prêtres assez malheureux pour dire des messes sur

1 Vol. H, p. 81. Édii. de 1741.

4 Vol. 111, p. 207. Rapport de Pierre le Chantre. Abbréviat. chap. xxxix.
 
Annotationen