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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 1) — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.1313#0202
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— 195 — [ NATTE !

xiiic siècle ' qui indique d'une manière précise les trois nappes. Celle
du dessous tombe sur le devant jusqu'à moitié de la hauteur de
l'autel ; elle est de couleur, bordée d'un galon et drapée ; la seconde
porte une bordure avec écussons armoyés et frange ; et enfin la
troisième, qui parait être le corporal, tombe sur les côtés ; elle est
blanche avec fines bordures et petites franges aux extrémités.

Les nappes d'autels ornées d'écussons armoyés paraissent avoir
été assez communément adoptées à partir de la fin du xme siècle.
En effet, dans l'inventaire des meubles de la comtesse Mabaut
d'Artois, de 1313 2, nous lisons : « Item une nape d'autel, parée
« d'une pareure des armes d'Artois et de Beaugiu, tout à pelles, ou
<t pris de h c. lib. » Ces nappes sont souvent désignées, à cette
époque sous le nom de touailles. « Item II touailles d'autel, ou pris
« de .xl. s. »

Ce ne fut qu'à dater du xve siècle que l'on attacha aux nappes
d'autel des ouvrages en fil à jour, des guipures ; mais, à cette
époque, ces ornements n'étaient attachés qu'aux extrémités de la
dernière nappe tombant des deux côtés de l'autel. Quant à la
seconde nappe, elle n'était bordée souvent sur le devant de l'autel
que par une petite frange de fin or de deux ou trois doigts de haut.
Le sire de Mauléon dit, dans ses Voyages liturgiques en France
pendant le siècle dernier, avoir vu encore une certaine quantité de
ces nappes frangées d'or.

NATTE, s. f. Treillis de joncs que l'on posait sur les planchers
des maisons et châteaux.

« A Régnant Laucon, nattier, pour avoir livré et assiz audict
« Louvre en la chambre à parer du roy, devers la Fauconnerie, et
« en la chambre à parer de la royne, dix toises et demys de nattes
« en réparation 3. »

On posait aussi des nattes sur les bancs et les coffres servant de
sièges dans les salles des palais. Les lits (châlits) des prisonniers
étaient couverts de nattes.

1 Man. de l'Apocalypse, appartenant à M. B. Delessert. Ouverture du cinquième
sceau ; sous l'autel sont les âmes des martyrs, qui demandent vengeance au Seigneur.

2 Pub. par M. Le Roux de Lincy. Bib. de l'École des Chartes, 3r série, t. III,
p. 53.

:> Comptes des dépenses faites par Charles V, pub. par M. Le Roux de Lincy.
 
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