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deux pots; quarante-cinq salières, autant de drageoirs, quaranle-
trois cuillers et fourchettes. Le.poids de la vaisselle d'or seule s'éle-
vait, d'après cet inventaire, à plus de 2000 marcs. Ce trésor fut en
grande partie dilapidé pendant les malheureuses années de la dé-
mence de Charles VI, au profit des princes, et plus particulièrement
de Louis d'Orléans, assassiné rue Barbette. La vaisselle de ce frère
du roi surpassa bientôt en richesse celle dont nous venons de donner
un aperçu très-sommaire. Mais la vaisselle merveilleuse entre
toutes appartenait aux ducs de Bourgogne ; elle répondait à un état
de niaison^tel qu'il n'en existait dans aucune cour de l'Europe à cette
époque. Pendant un siècle, ces princes avaient amassé un trésor
d'une valeur énorme comme matière d'or et d'argent, sans qu'aucun
événement politique les obligeât, à engager quelques portions de ces
Les bourgeois, dans certaines occasions solennelles, comme des
noces, par exemple, louaient de la vaisselle d'argent et d'étain, ainsi
que les tables et les gens pour servir '. Au xvi" siècle, la mode des
faïences italiennes et des verreries de Venise fil délaisser un peu la
vaisselle plate chez les grands, sinon pour manger, au moins comme
pièces de parement montées au milieu de la table ou sur les buffets
eterédences. Il faut dire que ces faïences et verreries étaient d'un
prix [rès-élevé. Ce goût pour les terres émaillées d'outre-monts con-
tribua beaucoup à donner aux émailleurs de Limoges et aux potiers
français l'envie d'atteindre et de dépasser même les fabrications ita-
liennes, ce à quoi ils arrivèrent.
VALISE, s. f. (varise, bouge). « Après tes dits lanciers mar-
« cboyenl deux serviteurs du Throsorier, portant chascun d'eux une
« varise derrière eux sur leur cheval2. » La valise était à peu prés
ce que nous appelons porte-manteau, et se bouclait derrière la selle
lorsqu'on chevauchait. On y plaçait les objets précieux dont, on ne
voulait pas se séparer. Les valises étaient, de cuir et souvent recou-
vertes de riches étoffes. Dans le conte du Court mantel, un jeune
gentilhomme arrive à la cour du roi Artus, monté sur un cheval qui
portait une grosse valise « de fin velours cramoisi toute à bandes ».
Le cavalier prend sa valise sous le bras, monte'le perron, entre dans
la salle, et se présente devant le roi. Il s'agit du don d'un manteau
fée.... le gentilhomme délace sa valise.... Il y avait aussi des valises
1 Voyez le Uénagiev (h- Pari*, chap. 'les noces.
deux pots; quarante-cinq salières, autant de drageoirs, quaranle-
trois cuillers et fourchettes. Le.poids de la vaisselle d'or seule s'éle-
vait, d'après cet inventaire, à plus de 2000 marcs. Ce trésor fut en
grande partie dilapidé pendant les malheureuses années de la dé-
mence de Charles VI, au profit des princes, et plus particulièrement
de Louis d'Orléans, assassiné rue Barbette. La vaisselle de ce frère
du roi surpassa bientôt en richesse celle dont nous venons de donner
un aperçu très-sommaire. Mais la vaisselle merveilleuse entre
toutes appartenait aux ducs de Bourgogne ; elle répondait à un état
de niaison^tel qu'il n'en existait dans aucune cour de l'Europe à cette
époque. Pendant un siècle, ces princes avaient amassé un trésor
d'une valeur énorme comme matière d'or et d'argent, sans qu'aucun
événement politique les obligeât, à engager quelques portions de ces
Les bourgeois, dans certaines occasions solennelles, comme des
noces, par exemple, louaient de la vaisselle d'argent et d'étain, ainsi
que les tables et les gens pour servir '. Au xvi" siècle, la mode des
faïences italiennes et des verreries de Venise fil délaisser un peu la
vaisselle plate chez les grands, sinon pour manger, au moins comme
pièces de parement montées au milieu de la table ou sur les buffets
eterédences. Il faut dire que ces faïences et verreries étaient d'un
prix [rès-élevé. Ce goût pour les terres émaillées d'outre-monts con-
tribua beaucoup à donner aux émailleurs de Limoges et aux potiers
français l'envie d'atteindre et de dépasser même les fabrications ita-
liennes, ce à quoi ils arrivèrent.
VALISE, s. f. (varise, bouge). « Après tes dits lanciers mar-
« cboyenl deux serviteurs du Throsorier, portant chascun d'eux une
« varise derrière eux sur leur cheval2. » La valise était à peu prés
ce que nous appelons porte-manteau, et se bouclait derrière la selle
lorsqu'on chevauchait. On y plaçait les objets précieux dont, on ne
voulait pas se séparer. Les valises étaient, de cuir et souvent recou-
vertes de riches étoffes. Dans le conte du Court mantel, un jeune
gentilhomme arrive à la cour du roi Artus, monté sur un cheval qui
portait une grosse valise « de fin velours cramoisi toute à bandes ».
Le cavalier prend sa valise sous le bras, monte'le perron, entre dans
la salle, et se présente devant le roi. Il s'agit du don d'un manteau
fée.... le gentilhomme délace sa valise.... Il y avait aussi des valises
1 Voyez le Uénagiev (h- Pari*, chap. 'les noces.