CHAPITRE XIV
DES AVANTAGES ET DES INCONVÉNIENTS DE NE PAS
SUIVRE LA GRANDE ROUTE.
Il faut l’avouer, quand les deux amis eurent reconduit
les Mellinot à la gare, petit Jean éprouva comme un sou-
lagement, bien qu’il eût passé de charmantes journées avec
André sur les plages et dans les promenades des environs;
mais les deux enfants, évidemment, ne parlaient plus la
même langue. Petitjean appelait déjà chaque chose par
son nom ; il disait, en parlant d’un galet : « C’est un silex,
voyons s’il contient une géode ? » Ce coquillage était « bi-
valve » ; ces boules brunes qu’on rencontre sur la grève,
étaient « des pyrites de fer. » Cet arbre était « un frêne,
un hêtre ou un chêne. »
Le pauvre petit n’y mettait nulle pédanterie, on lui avait
appris ainsi à désigner chaque objet par son nom parti-
culier; mais cela agaçait André, qui regardait ironiquement
son camarade en ayant l’air de lui dire : « Qu’est ce que cela
me fait ! »
DES AVANTAGES ET DES INCONVÉNIENTS DE NE PAS
SUIVRE LA GRANDE ROUTE.
Il faut l’avouer, quand les deux amis eurent reconduit
les Mellinot à la gare, petit Jean éprouva comme un sou-
lagement, bien qu’il eût passé de charmantes journées avec
André sur les plages et dans les promenades des environs;
mais les deux enfants, évidemment, ne parlaient plus la
même langue. Petitjean appelait déjà chaque chose par
son nom ; il disait, en parlant d’un galet : « C’est un silex,
voyons s’il contient une géode ? » Ce coquillage était « bi-
valve » ; ces boules brunes qu’on rencontre sur la grève,
étaient « des pyrites de fer. » Cet arbre était « un frêne,
un hêtre ou un chêne. »
Le pauvre petit n’y mettait nulle pédanterie, on lui avait
appris ainsi à désigner chaque objet par son nom parti-
culier; mais cela agaçait André, qui regardait ironiquement
son camarade en ayant l’air de lui dire : « Qu’est ce que cela
me fait ! »