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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Vingt-Unieme = Siecle De Louis XIV., Tome II): Siecle De Louis XIV. — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794257]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49768#0027
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EN ESPAGNE. 2T
singulier en tout, s’écria quon était bien bon de Je
battre pour eux. C’est ce qu’il manda au maréchal
de Teffé, et c’est ce que je tiens de sa bouche.. Il
ajoutait qu'il n’y avait que des esclaves qui com-
battisfent pour un homme , et qu’il fallait combattre
pour une nation. Le duc d’Orléans, qui voulait être
à cette action , et qui devait commander en Espagne,
n’arriva que le lendemain ; mais il profita de la
victoire : il prit plusieurs places , et entr’autres
Lérida , l’écueil du grand Conde. (4)
D’un autre côté, le maréchal de Villars, remis
en France à la tête des armées, uniquement parce
qu’on avait besoin de lui, réparait en Allemagne le
malheur de la journée d’Hochstet. Il avait sorcé les
lignes de Stollhofen au-delà du Rhin , dissipé toutes
les troupes ennemies , étendu les contributions à
cinquante lieues à la ronde , pénétré jusqu’au
Danube. Ce succès passager fesait respirer sur les
srontières de l’Allemagne ; mais en Italie tout était
perdu. Le royaume de Naples sans défense , et
accoutumé à changer de maître, était sous le joug
des victorieux; et le pape, qui n’avait pu empêcher
que les troupes allemandes passalsent par son terri-
toire , voyait, sans oser murmurer , que l’empereur
se fît son vassal malgré lui. C’est un grand exemple
de la force des opinions reçues et du pouvoir de la
(4) L’armée du duc d’Orléans prit aussi SaragoiTe; lorsque les troupes
françaises parurent à la vue de la ville , on fit accroire au peuple que
ce camp qu'il voyait n’était pas un objet réel, mais une apparence causée
par un sortilége : le clergé se rendit proceilionnellement sur les murailles
pour exorciser ces fantômes ; et le peuple ne commença à croire qu’il était
assiégé par une armée réelle , que lorsqu’il vit les houllards abattre quelques
têtes. Mémoires de Berwtck,
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