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SCIENCES.
des philoso.phes pour rois , il est très-vrai de dire
que les rois en sont plus heureux, quand il y a
beaucoup de leurs sujets philofophes.
Il faut avouer que cet esprit raisonnable , qui
commence à présider à l’éducation dans les grandes
villes, n’a pu empêcher les fureurs des fanatiques
des Cévènes , ni prévenir la démence du petit
peuple de Paris autour d’un tombeau à & Medard,
ni calmer des dilputes aussi acharnées que srivoles
entre des hommes qui auraient dû être sages.
Mais avant ce siècle , ces dilputes eussent causé
des troubles dans l’Etat ; les miracles de St Me-
dard eussent été accrédités par les plus considé-
rables citoyens ; et le fanatismé , renfermé dans
les montagnes des Cévènes , se fût répandu dans
les villes.
Tous les genres de sctence et de littérature ont
été épuisés dans ce siècle ; et tant d’écrivains ont
étendu les lumières de l’esprit humain que ceux qui
en d’autres temps auraient passé pour des prodiges,
ont été consondus dans la foule. Leur gloire est
peu de chose, à çause de leur nombre; et la gloire
du siècle en est plus grande.
CHAPITRE XXXII.
Des beaux arts,
t
ILA saine philosophie ne fit pas en France
d’aussi grands progrès qu’en Angleterre et à Flo-
rence ; et si l’académie des sciences rendit des
services à l’esprit humain , elle ne mit pas la