EGLISE.
289
CHAPITRE XXXV.
Assaires eccléfiastiques. Diffputes mémorables.
Des trois ordres de l’Etat, le moins nombreux est
l’Eglise; et ce n’est que dans le royaume de France
que le clergé est devenu un ordre de 1 Etat. C’est une
ehose aussi vraie qu’étonnante, on l’a déjà dit, et
rien ne démontre plus le pouvoir de la coutume. Le
clergé donc , reconnu pour ordre de l’Etat, est celui
qui a toujours exigé du souverain la conduite la plus
délicate et la plus ménagée.Conserver à la fois l'union
avec le siége de Rome , et soutenir les libertés de
l’Eglise gallicane, qui sont les droits de l’ancienne
Eglise ; savoir faire obéir les évêques comme sujets^
sans toucher aux droits de l’épiscopat ; les soumettrd
en beaucoup de choses à la jurisdiction séculière , et
les laisfer juges en d’autres; les faire contribuer aux
besoins de l’Etat, et ne pas choquer leurs privilèges :
tout cela demande un mélange de dextérité et de
fermeté que Louis XIV eut presque toujours.
Le clergé en France fut remis peu à peu dans un Evêques
ordre et dans une décence dont les guerres civiles etnûn'£,rette3i
la licence des temps l’avaient écarté. Le roi ne souffrit
plus enfin , ni que les séculiers possédassent des béné-
fices , sous le nom de confidentiaires , ni que ceux qui
n’étaient pas prêtres eussent des évêchés, comme le
cardinal Mazarin qui avait possédé l’évêché de Metz,
n’étant pas même sous-diacre, et le duc de Verneuil
qui en avait aussi joui étant séculier.
Ce que payait au roi le clergé de France et des
Siècle de Louis XIV» Tom. IL T
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CHAPITRE XXXV.
Assaires eccléfiastiques. Diffputes mémorables.
Des trois ordres de l’Etat, le moins nombreux est
l’Eglise; et ce n’est que dans le royaume de France
que le clergé est devenu un ordre de 1 Etat. C’est une
ehose aussi vraie qu’étonnante, on l’a déjà dit, et
rien ne démontre plus le pouvoir de la coutume. Le
clergé donc , reconnu pour ordre de l’Etat, est celui
qui a toujours exigé du souverain la conduite la plus
délicate et la plus ménagée.Conserver à la fois l'union
avec le siége de Rome , et soutenir les libertés de
l’Eglise gallicane, qui sont les droits de l’ancienne
Eglise ; savoir faire obéir les évêques comme sujets^
sans toucher aux droits de l’épiscopat ; les soumettrd
en beaucoup de choses à la jurisdiction séculière , et
les laisfer juges en d’autres; les faire contribuer aux
besoins de l’Etat, et ne pas choquer leurs privilèges :
tout cela demande un mélange de dextérité et de
fermeté que Louis XIV eut presque toujours.
Le clergé en France fut remis peu à peu dans un Evêques
ordre et dans une décence dont les guerres civiles etnûn'£,rette3i
la licence des temps l’avaient écarté. Le roi ne souffrit
plus enfin , ni que les séculiers possédassent des béné-
fices , sous le nom de confidentiaires , ni que ceux qui
n’étaient pas prêtres eussent des évêchés, comme le
cardinal Mazarin qui avait possédé l’évêché de Metz,
n’étant pas même sous-diacre, et le duc de Verneuil
qui en avait aussi joui étant séculier.
Ce que payait au roi le clergé de France et des
Siècle de Louis XIV» Tom. IL T