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https://doi.org/10.11588/diglit.49768#0104
pour le perdre ne sont prenantes ; tout cela lui sauva
la vie. Le procès ne fut jugé qu’au bout de trois ans ,
en 1664. De vingt-deux juges qui opinèrent, il n’y
en eut que neuf qui conclurent à la mort ; et les treize
autres , (H) parmi lesquels il yen avait à qui Gour aille
avait fait accepter des présens , opinèrent à un ban-
nissement perpétuel. Le roi commua la peiné' en une
plus dure. Cette sévérité n’était conforme ni aux
anciennes lois du royaume , ni à celles de l’humanité.
Ce qui révolta le plus l’espritdes citoyens, c’est que
le chancelier fit exiler l'un des juges nommé Roque-
jante qui avait le plus déterminé la chambre de justice
à l’indulgence. (//) Fouquet fut enfermé au château
de Pignerol. Tous les historiens disent qu’il y mourut
en 1680 , mais Gourville assure dans ses mémoires
qu’il sortit de prison quelque temps avant sa mort. La
comtelse de Vaux sa belle-fille m’avait déjà confirmé
ce fait ; cependant on croit le contraire dans sa famille.
Ainsi on ne sait pas où est mort cet infortuné , dont
les moindres actions avaient de l’éclat quand il était
puissant.
Le secrétaire d’Etat Guenegaud, qui vendit sa charge
à Coibert, n’en fut pas moins poursuivi par la chambre
de justice , qui lui ôta la plus grande partie de sa
fortune.Ce qu’il y eut de plus singulier dans les arrêts
de cette chambre , c’est qu’un évêque d’Avranches fut
condamné à une amende de douze mille francs.
(kk) Voyez les mémoires de Gourville.
(11} Racine allure dans ses fragmens historiques que le roi dit chez
mademoilelle la Valli'cre : S’il avait été condamné à mort, je taurais laisfé
mourir. S’il prononça ces paroles, on ne peut les exeuser: elles paraissent
trop dures et trop ridicules.
la vie. Le procès ne fut jugé qu’au bout de trois ans ,
en 1664. De vingt-deux juges qui opinèrent, il n’y
en eut que neuf qui conclurent à la mort ; et les treize
autres , (H) parmi lesquels il yen avait à qui Gour aille
avait fait accepter des présens , opinèrent à un ban-
nissement perpétuel. Le roi commua la peiné' en une
plus dure. Cette sévérité n’était conforme ni aux
anciennes lois du royaume , ni à celles de l’humanité.
Ce qui révolta le plus l’espritdes citoyens, c’est que
le chancelier fit exiler l'un des juges nommé Roque-
jante qui avait le plus déterminé la chambre de justice
à l’indulgence. (//) Fouquet fut enfermé au château
de Pignerol. Tous les historiens disent qu’il y mourut
en 1680 , mais Gourville assure dans ses mémoires
qu’il sortit de prison quelque temps avant sa mort. La
comtelse de Vaux sa belle-fille m’avait déjà confirmé
ce fait ; cependant on croit le contraire dans sa famille.
Ainsi on ne sait pas où est mort cet infortuné , dont
les moindres actions avaient de l’éclat quand il était
puissant.
Le secrétaire d’Etat Guenegaud, qui vendit sa charge
à Coibert, n’en fut pas moins poursuivi par la chambre
de justice , qui lui ôta la plus grande partie de sa
fortune.Ce qu’il y eut de plus singulier dans les arrêts
de cette chambre , c’est qu’un évêque d’Avranches fut
condamné à une amende de douze mille francs.
(kk) Voyez les mémoires de Gourville.
(11} Racine allure dans ses fragmens historiques que le roi dit chez
mademoilelle la Valli'cre : S’il avait été condamné à mort, je taurais laisfé
mourir. S’il prononça ces paroles, on ne peut les exeuser: elles paraissent
trop dures et trop ridicules.