130 CHAMBRE ARDENTE,
père de la marquise , fut assez sévère et assez impru-
dent pour solliciter une lettre de cachet, et pour
faire envoyer à la baftille le capitaine, qu’il ne fallait
envoyer qu’à son régiment. Sainte-Croix fut mis mal-
heureusement dans la chambre où était Exili. Cet
italien lui apprit à se venger : on en sait les suites
qui font srémir. La marquisc n’attenta point à la vie
Ri
de son mari, qui avait eu de l’indulgence pour un
amour dont lui-même était la cause ; mais la fureur
de la vengeance la porta à empoisonner son père , ses
deux frères et sa sœur. Au milieu de tant de crimes ,
elle avait de la religion : elle allait souvent à confesse ;
et même lorsqu’on l’arrêta dans Liège , on trouva
une confession générale écrite de sa main , qui servit
non pas de preuve contr’elle , mais de présomption.
Il est faux qu’elle eût essayé ses poisons dans les
hôpitaux, comme le disait le peuple, et comme il est
écrit dans les Caufcs célèbres, ouvrage d’un avocat sans
cause , et sait pour le peuple : mais il est vrai qu’elle
eut, ainsi que Sainte-Croix , des liaisons secrètes avec
des personnes acculées depuis des mêmes crimes. Elle
fut brûlée en 1676 , après avoir eu la tête tranchée.
IMais depuis 1670 Exili avait commencé à faire
des poisons, jusqu’en 1680, ce crime infecta Paris.
On ne peut dissimuler que Penautier , le receveur-
général du clergé , ami de cette semme, fut accusé
quelque temps après d’avoir mis ces secrets en usage,
et qu’il lui en coûta la moitié de son bien pour
supprimer les accusations.
Prétendus La Voifin, la Vigoureux, un prêtre nommé le Sage,
&rtiieges. et j’autres, trasiquèrent des secrets d’Exili, sous pré-
texte d’amuser les âmes curieuses et faibles par des
père de la marquise , fut assez sévère et assez impru-
dent pour solliciter une lettre de cachet, et pour
faire envoyer à la baftille le capitaine, qu’il ne fallait
envoyer qu’à son régiment. Sainte-Croix fut mis mal-
heureusement dans la chambre où était Exili. Cet
italien lui apprit à se venger : on en sait les suites
qui font srémir. La marquisc n’attenta point à la vie
Ri
de son mari, qui avait eu de l’indulgence pour un
amour dont lui-même était la cause ; mais la fureur
de la vengeance la porta à empoisonner son père , ses
deux frères et sa sœur. Au milieu de tant de crimes ,
elle avait de la religion : elle allait souvent à confesse ;
et même lorsqu’on l’arrêta dans Liège , on trouva
une confession générale écrite de sa main , qui servit
non pas de preuve contr’elle , mais de présomption.
Il est faux qu’elle eût essayé ses poisons dans les
hôpitaux, comme le disait le peuple, et comme il est
écrit dans les Caufcs célèbres, ouvrage d’un avocat sans
cause , et sait pour le peuple : mais il est vrai qu’elle
eut, ainsi que Sainte-Croix , des liaisons secrètes avec
des personnes acculées depuis des mêmes crimes. Elle
fut brûlée en 1676 , après avoir eu la tête tranchée.
IMais depuis 1670 Exili avait commencé à faire
des poisons, jusqu’en 1680, ce crime infecta Paris.
On ne peut dissimuler que Penautier , le receveur-
général du clergé , ami de cette semme, fut accusé
quelque temps après d’avoir mis ces secrets en usage,
et qu’il lui en coûta la moitié de son bien pour
supprimer les accusations.
Prétendus La Voifin, la Vigoureux, un prêtre nommé le Sage,
&rtiieges. et j’autres, trasiquèrent des secrets d’Exili, sous pré-
texte d’amuser les âmes curieuses et faibles par des