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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Vingt-Unieme = Siecle De Louis XIV., Tome II): Siecle De Louis XIV. — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794257]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49768#0212
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20Ô

ARTILLERI E.

Des compagnies de cadets Rirent entretenues
dans la plupart des places Rontières : ils y appre-
naient les mathématiques , le dessin et tous les
exercices , et fesaient les fonctions de soldats. Cette
institution dura dix années. On se lassa enfin de
cette jeunesse trop difficile à discipliner : mais le
corps des ingénieurs, que le roi forma, et auquel
il donna les réglemens qu’il suit encore , est un
établissement à jamais durable. Sous lui l’art de
fortifier les places fut porté à la perfection , par-
le maréchal de Vauban et ses élèves , qui surpatïèrent
le comte de Pagan. Il construisit ou répara cent
cinquante places de guerre.
Pour soutenir la discipline militaire , il créa des
inspecteurs-généraux , ensuite des directeurs , qui
rendirent compte de l’état des troupes ; et on voyait
par leur rapport , si les commissaires des guerres
avaient fait leur devoir.

à s’exposer malgré eux aux dangers de la guerre sans leur permettre de
racheter leur service personnel par de l’argent ; sans que les motiss de
devoir qui pouvaient les attacher à leur pays fuisent écoutés ; sans qu’au-
cune paye les dédommageât de la perte réelle à laquelle on les condamnait -,
car un homme, qui peut d’un moment à l’autre être enlevé à ses travaux
par un ordre , trouve plus difficilement de l’emploi qu’un homme
libre.
Les tirages forcés jetaient la désolation dans les villages, fesaient
abandonner tous les travaux, excitaient entre ceux qui cherchaient à se
dérober au sort, et ceux qui voulaient les contraindre à le subir, des
haines durables , et souvent des querelles sanglantes. Ce sardeau tom-
bait principalement sur les habitans des campagnes, qui les quittaient
pour aller chercher dans les villes des emplois qui les nüssent à l’abri
de ce fléau. M. de Voltaire n’avait jamais été le témoin d’un tirage de
milice. Si ce spectacle, également horrible et déchirant, eût une fois
frappé ses regards , il n’eût pu se résoudre à citer avec éloge cet éta-
blissement de Louis XIV.
 
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