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JANSENISME.
CHAPITRE XXXVI L
Du Janfentfme.
Jansenirme J_yE calvinisme devait nécessairement ensanter des
moins turbu- .
lent que le guerres civiles , et ebranler les fondemens des Eta ts.
calvinisme. Le jansénisme ne pouvait exciter que des querelles
théologiques et des guerres de plume ; car les réfor-
mateurs du seizième siècle ayant déchiré tous les liens
par qui l’Eglise romaine tenait les hommes, ayant
traité d’idolâtrie ce qu’elle avait déplus sacré, ayant
ouvert les portes de ses cloîtres , et remis sestrésors
dans les mains des séculiers , il fallait qu’un des deux
partis pérît par l’autre. Il n’y a point de pays en effet
où la religion de Calvin et de Luther ait paru, sans
exciter des persécutions et des guerres.
Mais les jansénistes, n’attaquant pointl’Eglise, n’en
voulant ni aux dogmes fondamentaux ni aux biens,
et écrivant sur des questions abstraites, tantôt contre
les réformés, tantôt contre lesconstitutions des papes,
n’eurent enfin de crédit nulle part ; et ils ont fini par
voir leur secte méprisée dans presque toute l’Europe,
quoiqu’elle ait eu plusieurs partisans très-respectables
par leurs talens et par leurs mœurs.
Dans le temps même où les huguenots attiraient une
attention sérieuse, le jansénisme inquiéta la France
plus qu’il ne la troubla. Ces disputes étaient venues
d’ailleurs comme bien d’autres. D’abord un certain
docteur de Louvain,nommé Michel Bay,qu’on appelait
JANSENISME.
CHAPITRE XXXVI L
Du Janfentfme.
Jansenirme J_yE calvinisme devait nécessairement ensanter des
moins turbu- .
lent que le guerres civiles , et ebranler les fondemens des Eta ts.
calvinisme. Le jansénisme ne pouvait exciter que des querelles
théologiques et des guerres de plume ; car les réfor-
mateurs du seizième siècle ayant déchiré tous les liens
par qui l’Eglise romaine tenait les hommes, ayant
traité d’idolâtrie ce qu’elle avait déplus sacré, ayant
ouvert les portes de ses cloîtres , et remis sestrésors
dans les mains des séculiers , il fallait qu’un des deux
partis pérît par l’autre. Il n’y a point de pays en effet
où la religion de Calvin et de Luther ait paru, sans
exciter des persécutions et des guerres.
Mais les jansénistes, n’attaquant pointl’Eglise, n’en
voulant ni aux dogmes fondamentaux ni aux biens,
et écrivant sur des questions abstraites, tantôt contre
les réformés, tantôt contre lesconstitutions des papes,
n’eurent enfin de crédit nulle part ; et ils ont fini par
voir leur secte méprisée dans presque toute l’Europe,
quoiqu’elle ait eu plusieurs partisans très-respectables
par leurs talens et par leurs mœurs.
Dans le temps même où les huguenots attiraient une
attention sérieuse, le jansénisme inquiéta la France
plus qu’il ne la troubla. Ces disputes étaient venues
d’ailleurs comme bien d’autres. D’abord un certain
docteur de Louvain,nommé Michel Bay,qu’on appelait