CARDINAL DE BOUILLON. 397
les alliés, et que le royaume était menacé de tous
côtés.
Le prince Eugène , et le prince ôl Auvergne ses
parens , le reçurent sur les frontières de Flandre où
ils étaient victorieux. 11 envoya, au roi la croix de
l’ordre du 5'£ Efprit , et la démission de sa charge
de grand-aumônier de France , en lui écrivant ces
propres paroles : ,, Je reprends la liberté que me
,, donnaient ma naissance de prince étranger fils
,, d’un souverain ne dépendant que de dieu , et
,, ma dignité de cardinal de la sainteEglise romaine
,, et de doyen du sacré collège.... Je tâcherai de
,, travailler le reste de mes jours à servir dieu
,, et l’Eglise dans la première place apres la
,, suprême, etc. ,,
Sa prétention de prince indépendant lui parais-
sait fondée non-seulement sur l’axiome de plusieurs
jurisconsultes , qui assûtent que qui renonce à tout
nejl plus tenu à rien, et que tout homme esE libpe
de choisir sou séjour , mais sur ce qu’en effet le
cardinal était né à Sedan dans le temps que sou
père était encore souverain de Sedan : il regardait
sa qualité de prince indépendant comme un carac-
tère inessaçable. Et quant au titre de cardinal doyen,
qu’il appelle la première place après la suprême ,
il se justifiait par l’exemple de tous ses prédécesseurs ,
qui ont passé incontestablement devant les rois à
toutes les cérémonies de Rome.
La cour de France et le parlement de Paris
avaient des maximes entièrement différentes. Le
procureur-général d’AgueQeau , depuis chancelier,
l’accusa devant les chambres assemblées , qui
les alliés, et que le royaume était menacé de tous
côtés.
Le prince Eugène , et le prince ôl Auvergne ses
parens , le reçurent sur les frontières de Flandre où
ils étaient victorieux. 11 envoya, au roi la croix de
l’ordre du 5'£ Efprit , et la démission de sa charge
de grand-aumônier de France , en lui écrivant ces
propres paroles : ,, Je reprends la liberté que me
,, donnaient ma naissance de prince étranger fils
,, d’un souverain ne dépendant que de dieu , et
,, ma dignité de cardinal de la sainteEglise romaine
,, et de doyen du sacré collège.... Je tâcherai de
,, travailler le reste de mes jours à servir dieu
,, et l’Eglise dans la première place apres la
,, suprême, etc. ,,
Sa prétention de prince indépendant lui parais-
sait fondée non-seulement sur l’axiome de plusieurs
jurisconsultes , qui assûtent que qui renonce à tout
nejl plus tenu à rien, et que tout homme esE libpe
de choisir sou séjour , mais sur ce qu’en effet le
cardinal était né à Sedan dans le temps que sou
père était encore souverain de Sedan : il regardait
sa qualité de prince indépendant comme un carac-
tère inessaçable. Et quant au titre de cardinal doyen,
qu’il appelle la première place après la suprême ,
il se justifiait par l’exemple de tous ses prédécesseurs ,
qui ont passé incontestablement devant les rois à
toutes les cérémonies de Rome.
La cour de France et le parlement de Paris
avaient des maximes entièrement différentes. Le
procureur-général d’AgueQeau , depuis chancelier,
l’accusa devant les chambres assemblées , qui