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Voltaire; Friedrich; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Cinquante-Deuxieme = Lettres Du Prince Royal De Prusse Et De M. De Voltaire, Tome I): Lettres Du Prince Royal De Prusse Et De M. De Voltaire — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1788 [VD18 90794818]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49798#0109
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ET DE M. DE VOLTAIRE. TOI
A l’égard de nos universités, elles n’ont guère d’au-
tre mérite que celui de leur antiquité. Les Français
n’ont point de Wolf, point de Mac-Laurin, point de
Manfrcdy, point de $’ Gravesende, ni de M'ifchcmbroëk,
Nos professeurs de physique, pour la plupart, ne sont
pas dignes d’étudier sous ceux que je viens de citer.
L’académie des fciences soutient très-bien l'honneur*
de la nation, mais c’est une lumière qui ne fe répand
pas encore allez généralement ; chaque académicien
se borne à des vues particulières : nous n’avons ni
bonne physique, ni bons principes d’astronomie pour
instruire la jeunesse ; et nous sommes obligés en cela
d’avoir recours aux étrangers.
L’opéra se soutient parce qu’on aime la musique ;
et malheureusement cette musique ne saurait être,
comme l’italienne, du goût des autres nations. La
comédie tombe absolument. A propos de comédie;
je suis très-mortisié, Monseigneur, qu’on ait envoyé
l’Ensant prodigue à votre Altesse royale. Premiè-
rement , la copie que vous avez n’est point mon
véritable ouvrage ; en sécond lieu, la véritable n’est
qu’une ébauche , que je n’ai ni le temps, ni la
volonté d’achever.
Je parle à votre Altesse royale avec la naïveté qui
n’est peut-être que trop mon caractère. Je vous dis,
Monseigneur, ce que je pense de ma nation , sans
vouloir la mépriser ni la louer : je crois que les
Français vivent un peu dans l’Europe sur leur crédit,
comme un homme riche qui se ruine insenliblemént.
Notre nation a besoin de l’œil du maître pour être
encouragée ; et, pour moi , Monseigneur , je ne
demande rien que la continuation des regards du
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