DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.49801#0013
ETBE ,M. DE VOLTAIRE. ζ
me tombèrent dans les mains ; depuis je n’ai cessé-
de les lire et n’ai voulu d’aucuns livres qui ne fuisent 1 ‘ 0
’aussi bien écrits, et où il n’y eût autant à prositer.
Mais où les trouver ? Je retournais donc à ce premier
moteur de mon goût et de mon plus cher amusement.
AiTurément, Moniteur, si j’ai quelques conpaisiances,
c’est à lui seul que je. les dois. Mais puisqu’il se
défend par respect de me dire qu’il baise mon billet,
il faut, par bienséance que je lui laisse ignorer que
j’ai de l’enthousiaime pour ses ouvrages. Je lis à
présent l’Essai sur l’histoire générale : je voudrais
sa voir chaque page par cœur , en attendant les œuvres
du grand Corneille , pour lesquelles j’espère que la
lettre de change est expédiée. j ' ’··
C A T E R I NE/
LETTRE* II.
DE L’ IMPERATRICE,
JL’îMPER atrtce deRustie est.très-obligée au neveu-
de î’abbé Bazin de ce qu’il a bien voulu lui dédier
l’ouvrage ( i ) de sosi oncle qui assurément n’a rien
de commun avec Abraham Chaumcix , maître d’école
à Moscou , où il enseigne i aùfi àtiy petits enfans.
Elle a lu ce beau livre d’un bout à l’autre avec
beaucoup de plaisir, et ne s’est point trouvée supé-
rieure à ce qu’elle a lu parce qu’elle fait partie de
ce genre-humain si enclin à goûter les absurdités les
(') La première édition de la Philosophie de l’histoire , que l’auteur a fait
servir depuis d’introduction à l’Eùai sur les mœurs , etc.
A 3
me tombèrent dans les mains ; depuis je n’ai cessé-
de les lire et n’ai voulu d’aucuns livres qui ne fuisent 1 ‘ 0
’aussi bien écrits, et où il n’y eût autant à prositer.
Mais où les trouver ? Je retournais donc à ce premier
moteur de mon goût et de mon plus cher amusement.
AiTurément, Moniteur, si j’ai quelques conpaisiances,
c’est à lui seul que je. les dois. Mais puisqu’il se
défend par respect de me dire qu’il baise mon billet,
il faut, par bienséance que je lui laisse ignorer que
j’ai de l’enthousiaime pour ses ouvrages. Je lis à
présent l’Essai sur l’histoire générale : je voudrais
sa voir chaque page par cœur , en attendant les œuvres
du grand Corneille , pour lesquelles j’espère que la
lettre de change est expédiée. j ' ’··
C A T E R I NE/
LETTRE* II.
DE L’ IMPERATRICE,
JL’îMPER atrtce deRustie est.très-obligée au neveu-
de î’abbé Bazin de ce qu’il a bien voulu lui dédier
l’ouvrage ( i ) de sosi oncle qui assurément n’a rien
de commun avec Abraham Chaumcix , maître d’école
à Moscou , où il enseigne i aùfi àtiy petits enfans.
Elle a lu ce beau livre d’un bout à l’autre avec
beaucoup de plaisir, et ne s’est point trouvée supé-
rieure à ce qu’elle a lu parce qu’elle fait partie de
ce genre-humain si enclin à goûter les absurdités les
(') La première édition de la Philosophie de l’histoire , que l’auteur a fait
servir depuis d’introduction à l’Eùai sur les mœurs , etc.
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