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lettres de l’imper. DE RUSSIE

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Premier décembre»

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M. DE VOLTAIRE

J’avoue qu’il est allez singulier qu’en donnant la
1772. paix aux Turcs, et des lois à la Pologne , on me
donneausti une traduction d’une comédie. Je vois bien
qu’il y a certaines âmes qui ne sont pas embarrassées
deleur universalité; je n’en suis pas moins fâché contre
votre Majesté impériale de l’Eglise grecque , et contre
la Majesté impériale de l’Eglise romaine, qui pou-
vaient souffleter toutes deux de leurs mains blanches
la majesté de Mouftapha , rendre la liberté à toutes les
dames du sérail, et rebénir Sainte-Sophie. Je ne vous
pardonnerai jamais , Mesdames , de ne vous être
pas entendues pour faire ce beau coup. On aurait
cessé à jamais de parler de Clorinde et d’Armide ; il
ne serait plus question du Gofreddo. Il valait certai-
nement mieux prendre Constantinople qu'une vilaine
ville de Jérusalem ; le Bosphore vaut mieux que le
torrent de Cédron. J’ai essuyé là une mortification
terrible ; mais enfin je m’en console par la gloire que
vous avez acquise , et par tout le solide attaché à
votre gloire , et même encore par l’espérance que
ce qui est différé n’est pas perdu.
Oserais-je, Madame, tout fâché que je suis contre
vous, demander mie grâce à votreMajesté impériale?

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E T T R E C X X I.
 
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