£)0 DE LA PEINTURE
naissance chez d'autres peuples, il ne fait cependant pas mention de
celui chez lequel on doit nécessairement en chercher l'origine dans la plus
haute antiquité, et l'Egypte est toujours à cet égard son nec plus ultfàCtX
Caylus soutient également cette erreur , en contradiction des idées
judicieuses de l'abbé Mignot, avec une ténacité que le défaut de notices
suffisantes et de connoissances universelles peut seul admettre. Notre
opinion , que nous espérons démontrer par des preuves, est que
Mignot a découvert la vérité, et que Caylus dispute injustement aux
Indiens l'invention des arts. Toute l'hypothèse de Caylus porte sur une
assertion que l'histoire de l'Art détruit en partie, et qui en partie
peut être employée contre lui - même. Il prétend que « les ouvrages
» égyptiens portent un caractère d'originalité, parce qu'on y voit réunie
u la simplicité avec une grandeur admirable. Les pyramides indiennes
5> sont , continue -1 - il, surchargées d'ornemens. Ce qui annonce
5) un génie imitatif. En Egypte , au contraire , tout est simple et
» sublime. C'est en Egypte qu'il arriva que des blocs de marbre,
» sortis pour la première fois de leurs carrières, travaillés ensuite,
» furent rangés les uns sur les autres dans la direction des quatre parties
» du monde : il en résulta des pyramides. Les autres peuples vinrent
3) après,avec un marteau à la main et par des ornemens isolés, rem-
3) placer ce qui leur manquoit du côté des idées et des développemens
s» des forces. Les hommes ont toujours commencé leur entreprise pat
» les plus simples (2) ».
Au premier coup-d'ceil, cette assertion de l'auteur paroît fort plau-
sible ; mais elle perd bientôt toute sa probabilité, quand on en fait
un examen réfléchi. Il faut savoir si tout ce que Caylus allègue, est
historiquement vrai ou non, et s'il a su se placer dans le point de vue
convenable à ce sujet. Il n'est pas vrai qu'en Egypte tout ait été
simple et sublime dans les ouvrages de l'art. Peut-être même se
îrompe-t-on grossièrement, en s'imaginant cpue les ouvrages simples
sont plus anciens que ceux qui sont surchargés d'ornemens.
( 1) Winkelmann , hist. de l'Art, tant. ( a ) Caylus , diss. surlhist. de VArÙ â
i, p. 4 et 5 de notre édition. font, II, p. 334»
naissance chez d'autres peuples, il ne fait cependant pas mention de
celui chez lequel on doit nécessairement en chercher l'origine dans la plus
haute antiquité, et l'Egypte est toujours à cet égard son nec plus ultfàCtX
Caylus soutient également cette erreur , en contradiction des idées
judicieuses de l'abbé Mignot, avec une ténacité que le défaut de notices
suffisantes et de connoissances universelles peut seul admettre. Notre
opinion , que nous espérons démontrer par des preuves, est que
Mignot a découvert la vérité, et que Caylus dispute injustement aux
Indiens l'invention des arts. Toute l'hypothèse de Caylus porte sur une
assertion que l'histoire de l'Art détruit en partie, et qui en partie
peut être employée contre lui - même. Il prétend que « les ouvrages
» égyptiens portent un caractère d'originalité, parce qu'on y voit réunie
u la simplicité avec une grandeur admirable. Les pyramides indiennes
5> sont , continue -1 - il, surchargées d'ornemens. Ce qui annonce
5) un génie imitatif. En Egypte , au contraire , tout est simple et
» sublime. C'est en Egypte qu'il arriva que des blocs de marbre,
» sortis pour la première fois de leurs carrières, travaillés ensuite,
» furent rangés les uns sur les autres dans la direction des quatre parties
» du monde : il en résulta des pyramides. Les autres peuples vinrent
3) après,avec un marteau à la main et par des ornemens isolés, rem-
3) placer ce qui leur manquoit du côté des idées et des développemens
s» des forces. Les hommes ont toujours commencé leur entreprise pat
» les plus simples (2) ».
Au premier coup-d'ceil, cette assertion de l'auteur paroît fort plau-
sible ; mais elle perd bientôt toute sa probabilité, quand on en fait
un examen réfléchi. Il faut savoir si tout ce que Caylus allègue, est
historiquement vrai ou non, et s'il a su se placer dans le point de vue
convenable à ce sujet. Il n'est pas vrai qu'en Egypte tout ait été
simple et sublime dans les ouvrages de l'art. Peut-être même se
îrompe-t-on grossièrement, en s'imaginant cpue les ouvrages simples
sont plus anciens que ceux qui sont surchargés d'ornemens.
( 1) Winkelmann , hist. de l'Art, tant. ( a ) Caylus , diss. surlhist. de VArÙ â
i, p. 4 et 5 de notre édition. font, II, p. 334»