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CHEZ LES ANCIENS. 83

soi, ne peut travailler si mal ; il n'y a que celui qui a inventé lui-même
les arts et se les est appropriés, après avoir eu à lutter contre toutes les
difficultés que l'ignorance des principes et les défauts des modèles doivent
supposer, qui peut produire de pareils ouvrages. Un peuple imitateur
châtie beaucoup plus facilement son goût et son style, que celui qui
le premier fait la découverte , et dont la vanité répugne à détruire des
ouvrages qui lui ont coûté des siècles de peine et de travail, uni-
quement parce que le temps a amené des idées nouvelles.

La nature riche et variée de i'Indostan fut une autre cause du
mauvais goût de ce peuple, qui aimait à surcharger d'ornemens les
ouvrages de l'art. En général, les hommes aiment à copier la nature
qui frappe journellement leurs yeux. On remarque constamment ce
caractère dans les productions de tous les peuples du monde. Les
habitans du Nord accoutumés à l'aspect éternellement monotone de
leurs forêts et de leurs chênes élevés, ont entassé les unes sur les
autres des masses énormes de pierre, ainsi qu'on en a des exemples
en plusieurs endroits de l'Angleterre, et particulièrement à Keswick dans
le Westmoreland, et comme les Allemands l'ont fait pour leur temple
de Tannfanna. Cependant ces monumens sont plutôt des preuves de
la force gigantesque des peuples du Nord, que d'un art qui tenoit aux
principes de l'architecture. Dans les climats chauds, le goût des peuples
est non-seulement conforme à cette température de l'air, mais il en
résulte aussi une paresse d'esprit qui fait qu'on se contente de l'état
actuel des choses, sans songer à l'amélioration des arts; à moins que
quelque besoin pressant ne] force à sortir de cette inertie. Voilà la
cause certaine de ce goût uniforme qu'on remarque dans les ouvrages
des Indiens, des Japonnois, des Chinois et des Egyptiens, dont les
productions actuelles sont exactement les mêmes que celles de la haute
antiquité. L'Asiatique regarde avec dédain les chefs-d'œuvre des
Européens, et conserve son ancienne méthode ; semblable en cela aux
Egyptiens avant le temps des Ptolomée, sur qui les merveilles de la
Grèce ne faisoient pas la moindre impression.

§ 5. Tout semble donc prouver la haute antiquité de la civilisation

La
 
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